Le récent arrêt de la Cour de cassation n° 18116 du 2 juillet 2024 apporte d'importants éclaircissements sur la figure de l'expert d'une partie dans le contexte de la faillite. Cet arrêt, rendu sous la présidence de M. Ferro et avec pour rapporteur G. Dongiacomo, a remis en question la catégorisation du professionnel mandaté par le curateur de faillite, soulignant les différences entre le rôle de consultant et celui de coadjuteur.
Le litige a débuté par une procédure civile dans laquelle S. (C. D.) s'est opposé à F. (T. V.), soulevant des questions relatives aux pouvoirs et aux attributions du curateur de faillite. La Cour a dû établir si le travail fourni par le professionnel pouvait être qualifié de contrat d'entreprise professionnelle ou s'il devait relever des tâches du coadjuteur, conformément à l'article 32, alinéa 2, de la loi sur la faillite.
Expert d'une partie - Mandaté par le curateur - Figure du coadjuteur - Exclusion - Contrat d'entreprise professionnelle - Existence. Le travail fourni par le professionnel sur mandat du curateur de faillite, en qualité d'expert d'une partie dans une procédure civile, sort du cadre de celui pertinent à la figure du coadjuteur visé à l'art. 32, al. 2, loi sur la faillite et s'inscrit, plutôt, dans celui relatif à la prestation d'entreprise professionnelle proprement dite.
La Cour a établi que l'activité de l'expert d'une partie ne peut être assimilée à celle du coadjuteur, car ce dernier opère dans un contexte d'aide à l'organe de curatelle, avec des limitations et des prescriptions spécifiques. Au contraire, l'expert d'une partie exerce une activité professionnelle autonome, visant à fournir un soutien technique et spécialisé dans une procédure civile. Cette distinction est fondamentale, car elle entraîne des différences en termes de responsabilités, de droits et d'obligations du professionnel.
En conclusion, l'ordonnance n° 18116 de 2024 représente une avancée importante dans la définition des rôles au sein de la procédure de faillite. La distinction claire entre expert d'une partie et coadjuteur offre non seulement une plus grande sécurité juridique, mais garantit également une plus grande transparence dans les relations professionnelles. Les opérateurs du droit devront prêter une attention particulière à ces différences pour éviter les confusions et garantir le bon déroulement des procédures. La jurisprudence continue d'évoluer, et il est essentiel de rester informé des nouveautés en matière de faillite.