Récemment, la Cour de Cassation a rendu l'Ordonnance n° 11137 du 24 avril 2024, qui apporte d'importantes clarifications en matière de responsabilité médicale. Cette décision aborde le thème délicat de la liquidation du dommage en cas de traitement médical erroné, en particulier lorsque la lésion subie par le patient est réparable par une intervention chirurgicale ultérieure. La décision s'avère cruciale pour comprendre comment la réglementation en vigueur, en particulier l'art. 1227, alinéa 2, du Code civil italien, s'applique dans le contexte de la responsabilité des professionnels de santé.
Conformément à la réglementation italienne, la responsabilité médicale est régie par un ensemble de normes visant à protéger le patient en cas de dommages résultant d'erreurs professionnelles. L'art. 1227, alinéa 2, du Code civil italien prévoit que le lésé doit éviter l'aggravation du dommage. Cependant, dans l'Ordonnance n° 11137, la Cour a exclu l'applicabilité de cette norme lorsque le dommage peut être corrigé par une intervention ultérieure. Cet aspect est fondamental, car il impose une réflexion sur le devoir de minimiser le dommage et sur la bonne foi objective.
En général. En matière de responsabilité médicale, dans le cas où la lésion, résultant d'un traitement erroné, est réparable par une intervention chirurgicale ultérieure, la norme de l'art. 1227, alinéa 2, du Code civil italien n'est pas applicable, car cela imposerait au lésé un devoir qui dépasse celui d'éviter l'aggravation du dommage, dont le fondement réside dans le principe de bonne foi objective, spécifiquement dans le critère de sauvegarde de l'utilité de la contrepartie, dans les limites de son sacrifice personnel ou économique. (En application du principe, la Cour de Cassation a jugé sans censure l'arrêt qui avait rejeté la prétention du responsable du dommage à la liquidation du dommage dans la mesure correspondant à la valeur du moindre dommage corporel qui aurait subsisté suite aux interventions chirurgicales aptes à réparer partiellement les séquelles de l'exécution erronée d'une intervention chirurgicale du sein et de l'abdomen, ajoutée au coût de ces interventions).
Cette maxime clarifie le principe selon lequel le patient n'est pas obligé de se soumettre à d'autres interventions pour éviter l'aggravation du dommage, établissant ainsi un précédent juridique important. La Cour a souligné qu'imposer une telle obligation au lésé constituerait une violation du principe de bonne foi objective, qui devrait également protéger l'utilité de la contrepartie.
Les conséquences de cet arrêt sont importantes tant pour les patients que pour les professionnels de santé. D'une part, les patients peuvent se sentir davantage protégés en cas d'erreurs médicales, sachant qu'ils ne sont pas obligés de subir d'autres interventions pour obtenir une indemnisation. D'autre part, les professionnels de la santé doivent être conscients que leur responsabilité ne se limite pas à la prestation du service, mais doit également tenir compte des conséquences à long terme de leurs actions.
En conclusion, l'Ordonnance n° 11137 de 2024 représente un pas significatif vers une plus grande protection des patients et clarifie d'importants aspects de la responsabilité médicale. Il est fondamental que les acteurs impliqués dans le secteur de la santé comprennent l'importance de cette décision et ses implications dans l'exercice quotidien de la profession.