L'arrêt n° 33987 du 16 juin 2023, rendu par le Tribunal de Gênes, offre des pistes de réflexion importantes sur le thème délicat des infractions urbanistiques, en particulier concernant l'ordre de démolition de constructions réalisées en violation des normes d'urbanisme. Cette décision juridique n'est en effet pas seulement un simple acte administratif, mais elle a des implications directes sur les droits de propriété et sur le fonctionnement du système juridique italien.
L'affaire prend naissance suite à un ordre de démolition émis après des constatations relatives à des constructions illégales. Dans sa motivation, la Cour a précisé que l'ordre de démolition a un caractère réel, affectant directement la personne en relation avec le bien, indépendamment de tout acte de transfert de propriété. Cet aspect est crucial, car il établit que, même en présence de saisies, l'ordre de démolition doit être exécuté.
Ordre de démolition d'une construction illégale - Subordination du bénéfice du sursis à l'exécution à l'exécution de l'ordre de démolition - Saisie immobilière portant sur l'immeuble illégal avant l'expiration du délai pour exécuter l'ordre - Pertinence - Exclusion - Raisons. En matière d'infractions urbanistiques, l'exécution de l'ordre de démolition, prononcé par le juge suite à la constatation d'une construction en violation des normes d'urbanisme, n'est pas empêchée par la saisie qui a porté sur l'immeuble antérieurement à l'expiration du délai pour y procéder. (Dans sa motivation, la Cour a souligné que l'ordre de démolition, en raison du caractère réel qui le caractérise, pèse directement sur la personne en relation avec le bien, indépendamment des actes translatifs intervenus, et que celui qui l'acquiert à l'issue de la procédure d'exécution et est étranger à l'infraction pourra se retourner contre le débiteur saisi).
Cet arrêt implique que, dans le cas de constructions illégales, même si une saisie immobilière a pu être effectuée, l'ordre de démolition doit néanmoins être exécuté. Cela peut sembler contre-intuitif, mais cela vise à garantir le respect des normes d'urbanisme et à éviter que des situations d'impunité ne soient créées pour les infractions urbanistiques. De plus, le juge a précisé que l'acquéreur d'un bien saisi, qui n'a aucune responsabilité pour l'infraction, a le droit de se retourner contre le débiteur saisi, renforçant ainsi la protection du droit de propriété.
En conclusion, l'arrêt n° 33987 de 2023 représente une clarification importante en matière d'urbanisme et de droits de propriété. Il souligne l'importance de maintenir l'intégrité des normes d'urbanisme et offre une protection à ceux qui, de bonne foi, acquièrent des biens immobiliers sans être au courant d'éventuelles infractions. Cet équilibre entre le droit de propriété et le respect des normes est fondamental pour garantir un urbanisme sain et respectueux des intérêts collectifs.