L'arrêt n° 23910 du 3 avril 2023, déposé le 31 mai 2023, offre des pistes de réflexion importantes sur la qualification d'"agent public" en relation avec les dirigeants de sociétés "in house". La Cour de cassation, par sa décision, a annulé sans renvoi une condamnation pour détournement de fonds à l'encontre des responsables du secteur économique et financier d'une société de transport provinciale, soulevant des questions significatives quant à la nature des activités exercées par ces dirigeants.
Selon la Cour, le dirigeant d'une société "in house" est considéré comme agent public uniquement pour les activités directement liées à l'exécution du service public. Cela implique que pour pouvoir être classées dans cette qualification, les activités exercées doivent avoir un lien direct avec le service public. La décision souligne que les traitements rémunératoires indus, comme dans le cas des primes salariales attribuées à tort, ne sont pas considérés comme faisant partie de ce service.
Société "in house" - Dirigeants - Activités déterminant l'acquisition de la qualification d'agent public - Indication - Cas d'espèce. En matière de délits contre l'administration publique, le dirigeant d'une société "in house" - ayant la nature d'une entreprise publique et une forme juridique privée - revêt la qualification d'agent public limitativement aux activités directement liées à l'exécution du service public ou qui lui sont auxiliaires ou instrumentales. (Dans le cas d'espèce, la Cour a annulé sans renvoi la condamnation pour détournement de fonds à l'encontre des responsables du secteur économique et financier de la société de gestion des services de transport provincial, en relation avec l'attribution en leur faveur de primes salariales indues, les traitements rémunératoires étant étrangers au service public et relevant de l'autonomie contractuelle de l'entité, bien que soumis aux contraintes de la négociation collective).
Cet arrêt ouvre à une réflexion plus large sur les responsabilités des dirigeants opérant dans des sociétés "in house". En particulier, l'accent est mis sur la nécessité de distinguer clairement entre les activités relevant du service public et celles qui, bien que gérées par des entités publiques, ne peuvent être considérées comme telles. La Cour a précisé que toutes les opérations d'une société "in house" ne peuvent être assimilées à celles d'une entité publique, surtout lorsqu'il s'agit de traitements économiques et de primes.
L'arrêt n° 23910 de 2023 représente une avancée importante dans la définition des responsabilités des dirigeants de sociétés "in house" et dans la clarification de leur qualification d'agents publics. Les implications de cette décision s'étendent au-delà du cas spécifique, touchant des thèmes fondamentaux de la gestion des ressources publiques et de la responsabilité administrative. Il est essentiel que les dirigeants et les administrations publiques comprennent pleinement ces distinctions pour éviter de tomber dans des problèmes juridiques futurs.