Le récent arrêt n° 16083 du 17 mars 2023 de la Cour de cassation offre des pistes de réflexion significatives concernant la suspension du procès avec mise à l'épreuve et l'indemnisation du préjudice. La Cour a réaffirmé l'importance d'une indemnisation adéquate, qui doit correspondre au préjudice subi par la victime et tenir compte des conditions économiques de l'accusé.
L'arrêt en question se réfère à une affaire de vol d'énergie électrique, dans laquelle l'accusé, N. A., avait demandé la suspension du procès avec mise à l'épreuve. La Cour a examiné la proposition d'indemnisation présentée par l'accusé, soulignant qu'elle n'était pas congruente avec sa capacité économique. Selon la Cour, l'indemnisation doit être proportionnelle au préjudice causé à la victime, mais aussi à la situation économique de l'accusé.
Demande de suspension avec mise à l'épreuve - Indemnisation du préjudice - Correspondance au préjudice causé à la victime « dans la mesure du possible », c'est-à-dire aux conditions économiques de l'accusé - Pouvoirs d'instruction du juge conformément à l'art. 468-bis, alinéa 5, du code de procédure pénale - Exercice - Conditions - Cas d'espèce. En matière de suspension du procès avec mise à l'épreuve, l'indemnisation du préjudice doit correspondre au préjudice patrimonial causé à la victime, « dans la mesure du possible », ou, en tout état de cause, à l'effort maximal exigible de l'accusé compte tenu de ses conditions économiques, de sorte que le juge, s'il existe des questions à approfondir, doit exercer ses pouvoirs d'instruction conformément à l'art. 464-bis, alinéa 5, du code de procédure pénale, tandis qu'en cas contraire, il est seulement tenu de rendre compte du raisonnement suivi. (Cas d'espèce relatif au vol d'énergie électrique, dans lequel la Cour a jugé exempte de critique la décision par laquelle, avec une motivation précise, le juge avait jugé inadéquate l'indemnisation offerte, car, selon les données au dossier, la proposition était incohérente par rapport à la capacité économique de l'accusé déduite, entre autres, de la valeur des biens instrumentaux et du capital qu'il avait investi dans son activité d'entreprise).
Cet arrêt souligne le rôle actif du juge dans l'évaluation et la vérification des propositions d'indemnisation. En particulier, l'article 468-bis, alinéa 5, du code de procédure pénale attribue au juge des pouvoirs d'instruction qui doivent être exercés lorsqu'il existe des éléments à approfondir. Cette approche vise à garantir que l'indemnisation satisfasse non seulement les besoins de la victime, mais respecte également les capacités économiques de l'accusé.
En résumé, l'arrêt n° 16083 de 2023 offre une clarification importante sur la question de l'indemnisation du préjudice en relation avec la suspension du procès avec mise à l'épreuve. Il met l'accent sur la nécessité d'une évaluation attentive et motivée par le juge, qui doit garantir un équilibre entre l'indemnisation due à la victime et les possibilités économiques de l'accusé. Cette approche protège non seulement les victimes, mais contribue également à la justice sociale, en évitant qu'une indemnisation inadéquate ne compromette davantage la position économique de l'accusé.