Par l'arrêt n° 13384 du 15 février 2024, la Cour de Cassation a abordé un thème crucial en droit pénal : l'aptitude des déclarations pré-audience rendues en l'absence de contradictoire à constituer la base de l'établissement de la responsabilité pénale. La décision, qui rejette l'appel interjeté, repose sur des principes consolidés par la jurisprudence européenne et italienne.
Conformément à l'article 512 du code de procédure pénale, les déclarations pré-audience peuvent être utilisées en justice, mais à condition que des garanties procédurales adéquates soient respectées. La Cour a souligné que, pour être jugées valables, ces déclarations doivent faire l'objet d'un examen de crédibilité approfondi, de nature à assurer qu'il n'y a pas d'arbitraire dans leur utilisation.
Déclarations pré-audience rendues en l'absence de contradictoire - Aptitude à fonder la base exclusive et déterminante de l'établissement de la responsabilité pénale - Compatibilité avec le droit conventionnel – Conditions. Les déclarations pré-audience acquises conformément à l'art. 512 du code de procédure pénale peuvent constituer, conformément à l'interprétation – ayant la nature de « droit consolidé » – exprimée par la Grande Chambre de la CEDH dans les arrêts du 15 décembre 2011, Al Khawaja et Tahery c/ Royaume-Uni et du 15 décembre 2015, Schatschaachwili c/ Allemagne, la base « exclusive et déterminante » de l'établissement de la responsabilité, pourvu qu'elles aient été rendues en présence de « garanties procédurales adéquates », identifiables dans l'examen approfondi de la crédibilité des contenus accusateurs, effectué également par l'examen des modalités de recueil et dans la compatibilité de la déclaration avec les données de contexte.
La Cour a précisé que les garanties procédurales sont essentielles pour assurer un procès équitable, tel que prévu par l'article 6 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme. Parmi les conditions requises, on souligne :
Dans le cas d'espèce, la Cour a estimé que les déclarations de la personne lésée, corroborées par une reconnaissance photographique et d'autres témoignages, étaient suffisantes pour garantir la validité de l'établissement de la responsabilité.
L'arrêt n° 13384 de 2024 réaffirme l'importance de garantir des garanties procédurales adéquates dans le procès pénal, surtout lorsque des déclarations pré-audience sont utilisées. Il offre une réflexion importante sur la compatibilité entre les pratiques judiciaires italiennes et les normes européennes, soulignant que le respect des droits fondamentaux est indispensable pour un système juridique équitable et juste.