La récente Ordonnance n° 20013 du 19 juillet 2024, rendue par la Cour suprême de cassation, offre une réflexion importante sur la thématique de la révocation des décisions. Cette disposition clarifie les exigences nécessaires pour qu'une erreur puisse être considérée comme pertinente selon l'article 395, n° 4, du Code de procédure civile (CPC). Dans cet article, nous analyserons les points principaux de l'arrêt et les implications qu'il a pour les futurs recours.
La Cour a établi que l'erreur pertinente, au sens de l'art. 395, n° 4, CPC, doit satisfaire certaines exigences spécifiques :
En particulier, la Cour a souligné que l'erreur doit être d'une telle évidence qu'elle ne puisse être constatée qu'à travers une comparaison entre la décision attaquée et les actes de la cause. Cela implique que le requérant ne peut pas simplement se plaindre d'un défaut d'examen des motifs déjà présentés, comme ce fut le cas dans la présente affaire, mais doit démontrer une erreur de fait perceptive.
En général. En matière de révocation des décisions de la Cour de cassation, l'erreur pertinente au sens de l'art. 395, n° 4, CPC : a) consiste en une perception erronée des faits de la cause qui a induit la supposition de l'existence ou de l'inexistence d'un fait, dont la vérité est incontestablement exclue ou établie par les actes de la cause (pourvu que le fait objet de l'erreur alléguée n'ait pas fait l'objet d'une discussion entre les parties) ; b) ne peut concerner l'activité interprétative et évaluative ; c) doit posséder les caractères d'évidence absolue et de détectabilité immédiate sur la base du seul rapprochement entre la décision attaquée et les actes de la cause ; d) doit être essentielle et décisive ; e) ne doit concerner que les actes internes au jugement de cassation et n'affecter que la décision de la Cour. (Dans le cas d'espèce, la S.C. a déclaré irrecevable le motif de recours par lequel le requérant, loin de mettre en évidence une erreur de fait perceptive, s'est plaint d'un défaut d'examen des motifs articulés dans le recours introductif, sollicitant ainsi un nouveau jugement sur les motifs rejetés du recours en cassation).
La Cour, dans le cas présent, a déclaré irrecevable le motif de recours présenté par le requérant, lequel n'a pas su mettre en évidence une erreur de fait perceptive, mais a simplement indiqué un défaut d'examen des motifs déjà exposés. Cela sert à réaffirmer que la révocation ne peut être utilisée comme un degré de jugement supplémentaire, mais doit se conformer strictement aux exigences susmentionnées.
L'Ordonnance n° 20013 de 2024 représente une confirmation importante de l'interprétation stricte que la Cour de cassation a adoptée en matière de révocation des décisions. Les avocats et les professionnels du droit doivent prêter une attention particulière à ces exigences lorsqu'ils évaluent la possibilité d'un recours en révocation, car le non-respect des conditions établies par la Cour pourrait entraîner l'irrecevabilité du recours lui-même. Cela souligne non seulement l'importance de la précision dans les procédures juridiques, mais aussi la nécessité d'une analyse approfondie des faits de la cause avant d'entreprendre toute action en justice.