L'ordonnance de la Cour de cassation n° 9577 du 9 avril 2024 apporte une résolution importante concernant les rapports de responsabilité dans le cadre du crédit-bail. Dans ce contexte, la Cour a établi que le bailleur et le locataire ont un intérêt commun vis-à-vis du fournisseur du bien. Ce principe de coopération est fondamental pour comprendre la manière dont les responsabilités peuvent être réparties entre les parties impliquées.
Le crédit-bail est un contrat par lequel le bailleur met un bien à disposition du locataire, qui s'engage à payer un loyer sur une certaine période. Cependant, en cas de problèmes avec le bien, comme dans le cas d'une voiture inutilisable, qui doit répondre ? La Cour précise qu'il existe un devoir de collaboration mutuelle entre le bailleur et le locataire. Tous deux doivent agir avec diligence pour protéger l'intérêt de l'autre, en particulier au moment de la livraison du bien.
Crédit-bail - Rapports entre bailleur et locataire vis-à-vis du fournisseur - Cas d'espèce. En matière de crédit-bail, dans lequel il y a une scission entre le sujet destiné à recevoir, du fournisseur, la prestation de livraison et le sujet destiné à s'acquitter, vis-à-vis du fournisseur, de l'obligation de paiement du prix, le locataire et le bailleur ont, vis-à-vis du fournisseur, un intérêt commun (de sorte qu'il pèse sur chacun une charge de collaboration), de telle sorte que le bailleur doit veiller à sauvegarder l'intérêt du locataire à l'exécution exacte, tandis que ce dernier est, de son côté, tenu, vis-à-vis du bailleur, de se comporter, au moment de la livraison, avec diligence, de sorte que l'intérêt que le bailleur a également à l'exécution exacte par le fournisseur ne soit pas sacrifié, selon un modèle comportemental commun axé sur la coopération mutuelle ; avec la conséquence que le risque lié à la manière dont la livraison de la chose est effectuée par le fournisseur au client peut être réparti entre le bailleur et le locataire, si tous deux ont contribué à causer le dommage qui en est résulté, en application de la règle énoncée par l'art. 1227 du Code civil.
Dans le cas spécifique, la Cour a cassé et renvoyé une décision qui avait attribué la responsabilité exclusive au locataire, qui avait reçu une voiture avec une documentation incomplète. Ici, la Cour a souligné que l'obligation du vendeur de fournir la documentation nécessaire à l'immatriculation ne peut être ignorée. C'est un exemple clair de la manière dont le risque doit être réparti, en tenant compte de la contribution des deux parties à la survenance du dommage.
Cette approche reflète une vision équilibrée des contrats de crédit-bail, en ligne avec les dispositions du Code civil, en particulier l'art. 1227, qui stipule que la responsabilité doit être évaluée en fonction de la contribution de chaque partie.
L'ordonnance n° 9577 de 2024 représente une étape significative dans la définition des responsabilités en matière de crédit-bail. Elle souligne l'importance de la coopération entre le bailleur et le locataire, en mettant en évidence que tous deux ont un rôle actif à jouer pour garantir la bonne exécution du contrat. Il est crucial pour les parties impliquées de comprendre qu'en cas de litige, la responsabilité ne peut être attribuée de manière exclusive, mais doit être évaluée dans un contexte d'interaction et de collaboration mutuelle.