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Trafic d'Influences Illicites : L'Arrêt de la Cour de Cassation n° 17475/2025 et les Limites de la Médiation Onéreuse | Cabinet d'Avocats Bianucci

Trafic d'influences illicites : l'arrêt de la Cour de cassation n° 17475/2025 et les limites de la médiation onéreuse

Le paysage du droit pénal est en constante évolution, et les décisions de la Cour suprême de cassation constituent un phare pour l'interprétation et l'application des normes. Dans ce contexte, le récent arrêt n° 17475, déposé le 8 mai 2025 (audience du 4 février 2025), s'avère d'un intérêt particulier, offrant des éclaircissements fondamentaux concernant le délit de trafic d'influences illicites, régi par l'art. 346-bis du Code pénal. La décision, dont le président était E. A. et le rapporteur F. D., a partiellement annulé sans renvoi un arrêt de la Cour d'appel de Palerme du 16 janvier 2024, définissant des limites plus précises à la conduite pénalement pertinente et renforçant le principe de légalité.

Le Contexte Normatif : L'Art. 346-bis c.p. et ses Modifications

Le délit de trafic d'influences illicites a été introduit dans notre système juridique dans le but de lutter contre les conduites qui, sans constituer de la corruption ou de la concussion, portent atteinte à l'impartialité et au bon fonctionnement de l'Administration publique. L'art. 346-bis c.p., cependant, a fait l'objet de diverses modifications au fil du temps, la dernière ayant été apportée par la Loi n° 114 de 2024. Ces réformes ont cherché à affiner la typologie, la rendant plus conforme aux exigences de protection mais aussi plus précise dans son application, en évitant des interprétations extensives qui pourraient conduire à une criminalisation excessive de conduites non strictement lésives.

La complexité de la norme réside précisément dans la distinction entre une activité légitime de lobbying ou de médiation, qui relève de la liberté d'initiative économique et de la participation démocratique, et une conduite illicite visant à marchandiser les relations et les influences. La Cour de cassation, par l'arrêt en question, a fourni une interprétation restrictive et garantiste, posant une barrière importante.

La médiation onéreuse visant à accomplir des actes qui ne constituent pas un délit ne relève pas du champ d'application de la typologie du trafic d'influences illicites, prévue par l'art. 346-bis du Code pénal tel que modifié par l'art. 1, alinéa 1, lettre e), loi du 9 août 2024, n° 114. (En application du principe, la Cour a affirmé que la médiation onéreuse visant à accomplir des hypothèses abrogées d'abus de fonction n'est plus punissable au sens de l'art. 2, alinéa second, du Code pénal).

Cette maxime est le cœur de la décision et mérite une analyse attentive. La Cour de cassation, en effet, a clarifié de manière sans équivoque que, pour que le délit de trafic d'influences illicites soit constitué, l'acte objet de la médiation (onéreuse ou non) doit avoir une connotation illicite, c'est-à-dire qu'il doit lui-même constituer un délit. Si l'acte pour lequel on intercède ne constitue pas un délit pénal, alors la conduite de médiation, aussi onéreuse soit-elle, ne peut relever de l'art. 346-bis c.p. Ce principe a été appliqué spécifiquement au cas où la médiation visait à accomplir des hypothèses d'abus de fonction qui, suite à des modifications législatives, ne sont plus considérées comme des délits. Dans ces circonstances, la Cour de cassation a réaffirmé l'application du principe de rétroactivité de la loi pénale plus favorable (art. 2, alinéa 2, c.p.), qui exclut la punissabilité des faits qui, bien qu'étant des délits au moment de leur commission, ne le sont plus au moment de la décision.

La Décision de la Cour de Cassation : Une Limite Cruciale pour la Punissabilité

Dans le cas spécifique qui a conduit à l'arrêt n° 17475/2025, l'accusé P. G. avait été impliqué dans une affaire de médiation onéreuse. La Cour d'appel de Palerme avait jugé le délit constitué, mais la Cour suprême a cassé cette décision. Le cœur de la question résidait dans la nature des actes objets de la médiation : il s'agissait de conduites qui, au moment de l'arrêt de deuxième instance, n'intégraient plus le délit d'abus de fonction en raison des modifications législatives. La Cour de cassation, par une lecture rigoureuse, a établi que la simple médiation onéreuse, même si elle vise à obtenir un avantage par une influence, n'est pas en soi suffisante pour constituer le trafic d'influences illicites si l'acte « obtenu » ou « promis » n'est pas, à son tour, un délit pénal. Ceci renforce l'idée que le délit en question ne punit pas l'activité de médiation en soi, mais la marchandisation d'influences qui se traduisent par des actes illicites.

Les points clés de cette importante décision peuvent être résumés comme suit :

  • Nécessité d'un acte-délit : La médiation doit concerner un acte qui, en soi, constitue un délit.
  • Principe de légalité : L'application rigoureuse de l'art. 2, alinéa 2, c.p. impose que si un fait n'est plus prévu par la loi comme délit, il ne peut être puni.
  • Limites à l'interprétation extensive : L'arrêt freine les interprétations excessivement larges du trafic d'influences, sauvegardant le principe de détermination de la typologie pénale.
  • Protection de la liberté d'intermédiation : Bien qu'elle ne justifie pas les conduites opaques, la décision distingue entre intermédiation licite et illicite, en se basant sur la nature de l'acte final.

Cette approche est en ligne avec les principes constitutionnels et supranationaux qui imposent une interprétation stricte des normes pénales, en évitant les analogies et en garantissant la prévisibilité des conséquences juridiques de ses actions. L'arrêt s'inscrit dans une jurisprudence qui vise à définir avec plus de clarté les frontières entre la sphère de la licéité et celle de l'illicéité pénale, surtout dans un domaine aussi sensible que celui des délits contre l'Administration publique.

Conclusions : Un Pas Important pour la Sécurité Juridique

L'arrêt n° 17475/2025 de la Cour de cassation représente un point de référence fondamental pour l'interprétation de l'art. 346-bis c.p. sur le trafic d'influences illicites. En réaffirmant l'importance que l'acte objet de la médiation constitue un délit et en appliquant rigoureusement le principe de rétroactivité de la loi plus favorable, la Cour suprême a fourni une lecture garantiste qui protège la sécurité juridique et prévient les applications extensives de la norme pénale. Pour les professionnels du droit et pour les citoyens, cette décision souligne l'importance d'une connaissance approfondie des évolutions législatives et jurisprudentielles continues, surtout dans des matières aussi sensibles. Notre Cabinet d'Avocats est à votre disposition pour des approfondissements et des consultations sur ces thématiques complexes, garantissant une assistance qualifiée et à jour.

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