Le récent arrêt n° 16955 du 28 mars 2024 de la Cour de Cassation apporte une clarification importante concernant la distinction entre le délit de vol et celui de détournement de bien public. Cette décision s'est avérée nécessaire suite à une situation spécifique dans laquelle un fonctionnaire, un carabinier, s'était emparé du téléphone portable d'un détenu avant que le bien ne soit officiellement saisi. La Cour a ainsi réaffirmé que la conduite du fonctionnaire dans ce contexte constitue le délit de vol, plutôt que celui de détournement de bien public.
L'arrêt clarifie un aspect crucial de la législation pénale italienne : le vol, au sens de l'art. 624 du Code Pénal, est un délit qui se consomme lorsqu'un sujet s'empare d'un bien d'autrui sans le consentement du propriétaire. Inversement, le détournement de bien public, régi par l'art. 314 du Code Pénal, se produit lorsqu'un fonctionnaire s'approprie des biens dont il a la disponibilité en raison de sa fonction.
Dans le cas présent, la conduite du carabinier a configuré un vol car il n'y avait pas eu de disponibilité préalable du bien pour des raisons de service. Cela distingue nettement son action de celle d'un fonctionnaire qui, par exemple, s'approprie des biens reçus en garde dans l'exercice de ses fonctions.
Différence avec le délit de détournement de bien public - Modalités d'acquisition du bien - Pertinence - Cas d'espèce. Constitue le délit de vol, et non celui de détournement de bien public, la conduite du fonctionnaire ou de l'agent public qui, à l'occasion de l'exercice de ses fonctions, s'empare de l'argent ou de la chose mobilière d'autrui 'invito domino' et sans en avoir préalablement obtenu la disponibilité pour raison de fonction ou de service. (Cas d'espèce relatif à la soustraction, par un carabinier, du téléphone portable de l'arrêté avant que le bien ne soit saisi ou autrement pris en charge pour raisons de service).
Cet arrêt a des implications importantes tant pour la pratique juridique que pour le fonctionnement des institutions publiques. Premièrement, il réaffirme la nécessité d'une distinction rigoureuse entre les conduites illicites aux fins de la responsabilité pénale des fonctionnaires. Ceci est fondamental pour garantir la confiance des citoyens dans les institutions et pour maintenir des normes éthiques élevées parmi ceux qui opèrent dans le service public.
En conclusion, l'arrêt n° 16955 de 2024 représente une étape significative dans la jurisprudence italienne concernant les délits contre le patrimoine, en particulier en ce qui concerne la conduite des fonctionnaires. Il souligne l'importance d'opérer toujours dans le respect de la loi et de ne pas confondre les responsabilités liées au service public avec des comportements illicites. La distinction entre vol et détournement de bien public n'est pas seulement une question juridique, mais un principe fondamental d'éthique et de correction qui doit guider l'action de tout fonctionnaire.