La récente ordonnance n° 10274 du 16 avril 2024 de la Cour de cassation représente une clarification importante en matière de contentieux fiscal, établissant des limites claires concernant la production de nouveaux documents pendant la phase de renvoi devant la cour d'appel. Cette décision non seulement réaffirme le principe de l'interdiction de présenter de nouveaux documents, mais souligne également la détectabilité d'office de la violation de cette norme.
L'interdiction de produire de nouveaux documents en cas de renvoi s'inscrit dans un cadre normatif visant à protéger des intérêts de nature publiciste. En particulier, selon la Cour, cette interdiction est établie pour garantir la stabilité des décisions judiciaires et pour éviter que les parties ne puissent modifier arbitrairement leur état de fait en phase d'appel. Ce principe a déjà été esquissé dans des arrêts antérieurs, tels que le n° 2739 de 2009 et le n° 20535 de 2014.
« Cassation avec renvoi devant la cour d'appel - Interdiction de produire de nouveaux documents - Détectabilité d'office - Exception d'irrecevabilité ou acceptation du contradictoire - Irrélevance. Dans la procédure fiscale, l'interdiction de produire de nouveaux documents en cas de renvoi (sauf si leur production était impossible auparavant ou si elle est née de la décision de légitimité) est établie pour la protection d'un intérêt de nature publiciste, de sorte que sa violation est détectable en phase de légitimité même d'office, en cas d'absence d'exception d'irrecevabilité ou d'acceptation du contradictoire. »
Cette maxime, contenue dans l'ordonnance n° 10274, souligne l'importance de la détectabilité d'office par la Cour en cas de violation de l'interdiction de produire de nouveaux documents. Cela signifie que, même si les parties ne soulèvent pas d'exceptions, le juge a le pouvoir d'intervenir pour garantir le respect des normes. Cette approche offre non seulement une plus grande protection de l'intérêt public, mais évite également que le procès ne se transforme en un terrain de contestations sans fin, où chaque partie peut tenter d'introduire de nouveaux éléments en sa faveur.
En conclusion, l'ordonnance n° 10274 de 2024 représente un pas important dans le renforcement de la discipline du procès fiscal italien. L'interprétation de la Cour clarifie non seulement l'interdiction de présenter de nouveaux documents en phase de renvoi, mais établit également un principe de détectabilité d'office, qui peut avoir un impact significatif sur la conduite des parties dans le contentieux fiscal. Les professionnels du droit et les contribuables doivent donc prêter attention à ces dispositions, afin d'éviter d'encourir des problèmes juridiques qui pourraient compromettre le bon déroulement de leurs demandes.