La récente ordonnance n° 22114 du 5 août 2024, rendue par la Cour de cassation, offre des pistes de réflexion importantes sur le contentieux fiscal, en particulier en matière de droits d'accise. Dans cet arrêt, la faculté du contribuable de contester un avis de paiement déjà suspendu par l'administration est analysée, soulignant l'intérêt à agir même en présence d'actes modificatifs ou confirmatifs adoptés ultérieurement. Cette analyse approfondie est particulièrement utile pour les professionnels du droit et les contribuables confrontés à des situations similaires.
La question soulevée par l'arrêt concerne l'article 14 du décret législatif n° 504 de 1995, qui régit les droits d'accise, et l'article 2-quater du décret-loi n° 564 de 1994, qui prévoit la suspension des avis de paiement. La Cour souligne que l'intérêt à contester ne disparaît pas si l'acte contesté a déjà été suspendu par l'administration. Cet aspect est crucial, car il garantit au contribuable la possibilité de faire valoir ses droits sans avoir à attendre la conclusion d'une procédure administrative.
Droits d'accise - Avis visé à l'art. 14 du décret législatif n° 504 de 1995 - Suspension visée à l'art. 2-quater, alinéa 1-bis, du décret-loi n° 564 de 1994 - Contestation immédiate de l'acte suspendu - Intérêt à agir - Existence. En matière de droits d'accise, la faculté, reconnue au contribuable par l'art. 2-quater, alinéa 1-quinquies, du décret-loi n° 564 de 1994, tel que converti par la loi n° 656 de 1994, de contester l'avis de paiement (prévu par l'art. 14, alinéa 1, du décret législatif n° 504 de 1995, tel que modifié par l'art. 1, lettre q), du décret législatif n° 48 de 2010, applicable ratione temporis) déjà suspendu par l'administration, conformément à l'alinéa 1-bis de l'article 2-quater précité, ainsi que l'acte modificatif ou confirmatif ultérieurement adopté par l'administration, n'exclut pas en soi l'intérêt à contester, de manière immédiate, l'acte suspendu.
Cette maxime souligne que le contribuable peut exercer son droit de défense, même dans des situations où l'acte contesté est déjà en phase de suspension. C'est un principe d'une importance fondamentale, qui protège l'intérêt du contribuable et favorise une plus grande sécurité juridique.
Les implications de cet arrêt vont au-delà du cas spécifique, offrant une clarification importante sur le droit du contribuable à se défendre de manière efficace et rapide.
En conclusion, l'ordonnance n° 22114 de 2024 représente une avancée significative dans la protection des droits des contribuables en matière de droits d'accise. La Cour de cassation, en reconnaissant la possibilité de contestation immédiate en présence d'avis de paiement suspendus, renforce la position du contribuable et favorise une plus grande équité dans le système fiscal. Il est essentiel que les professionnels du droit et les contribuables eux-mêmes soient informés de ces dynamiques afin de pouvoir défendre au mieux leurs droits.