L'arrêt de la Cour de cassation du 4 mars 2004, n. 4400, représente un point de référence important dans la jurisprudence italienne concernant la responsabilité professionnelle dans le domaine de la santé. Dans ce cas, les proches d'un patient décédé des suites d'une erreur de diagnostic ont cherché justice, mais la Cour a dû aborder des questions complexes liées à la charge de la preuve et au lien de causalité entre la conduite des médecins et l'événement mortel.
L'affaire a débuté par le décès de A.B., hospitalisé dans un hôpital de Rho pour de fortes douleurs abdominales. Les médecins, après un examen, ont omis d'effectuer des examens complémentaires et le patient est décédé des suites de la rupture d'un anévrisme de l'aorte. Les proches ont donc intenté une action en justice contre l'établissement hospitalier, alléguant que le décès était imputable à une erreur de diagnostic.
La responsabilité de l'établissement hospitalier découle directement de la négligence et de l'impéritie de ses employés dans le cadre des prestations de santé fournies au patient.
Le Tribunal de Milan a initialement accueilli les conclusions d'un expert technique, reconnaissant l'erreur de diagnostic, mais a exclu la responsabilité faute de lien de causalité. La Cour d'appel a réaffirmé cette position, soutenant qu'il n'y avait pas d'éléments suffisants pour affirmer la faute des professionnels de santé et que les chances de survie du patient, en cas de diagnostic correct, étaient minimes.
La Cour de cassation a accueilli le recours, soulignant que l'établissement hospitalier a la charge de prouver que la prestation a été effectuée correctement. De plus, la Cour a affirmé qu'en cas de responsabilité contractuelle, il appartient au débiteur de prouver l'absence de faute, et non au créancier de prouver le contraire. Ce principe est fondé sur l'article 1218 du Code civil, qui établit la responsabilité pour inexécution des obligations.
L'arrêt n. 4400 de 2004 est fondamental pour comprendre le délicat équilibre entre les droits des patients et la responsabilité des établissements de santé. Il clarifie que l'erreur de diagnostic et le manque d'examens peuvent constituer un manquement, et que la preuve de la culpabilité incombe à l'établissement hospitalier. Cette décision a des implications importantes pour les cas de négligence médicale, soulignant l'importance d'un diagnostic rapide et correct pour garantir la sécurité des patients.