Le récent arrêt de la Cour de cassation n° 25343 du 29 mars 2023 a suscité un vif débat concernant la réglementation du transfert de biens d'intérêt culturel à l'étranger. En particulier, la Cour a réaffirmé l'importance de vérifier la « pertinence exceptionnelle » d'un bien culturel avant de pouvoir qualifier un délit au sens de l'art. 518-undecies du Code pénal. Cette décision offre des pistes de réflexion sur la protection du patrimoine culturel italien et les modalités d'exportation des œuvres d'art, dans un contexte de plus en plus mondialisé.
Le délit de transfert illicite de biens d'intérêt culturel est régi par le décret législatif n° 42 du 22 janvier 2004, actuellement prévu par l'art. 518-undecies du Code pénal. L'arrêt en question s'inscrit dans un cadre réglementaire qui a subi des modifications significatives, notamment avec la loi n° 124 du 4 août 2017, qui a introduit la nécessité d'évaluer la pertinence culturelle des biens avant leur exportation.
Transfert illicite à l'étranger de choses d'intérêt culturel, historique ou artistique - Œuvre d'auteur non vivant, exécutée depuis plus de soixante-dix ans, d'une valeur inférieure à 13 500 euros - Délit visé à l'art. 174 du décret législatif n° 42 de 2004 (actuellement prévu par l'art. 518-undecies du Code pénal) - Existence - Conditions - Cas de figure. En matière d'exportation de biens d'intérêt culturel, suite aux modifications introduites par la loi du 4 août 2017, n° 124, constitue le délit visé à l'art. 174 du décret législatif du 22 janvier 2004, n° 42 (actuellement prévu par l'art. 518-undecies du Code pénal) le transfert à l'étranger d'une œuvre artistique d'auteur non vivant, exécutée depuis plus de soixante-dix ans, d'une valeur inférieure à 13 500 euros, à condition que le bien soit déclaré de « pertinence exceptionnelle » par l'administration compétente chargée de la gestion du lien. (Cas dans lequel la Cour a annulé avec renvoi la disposition de restitution d'un crucifix en bois du XVIIe siècle au motif qu'il était nécessaire de vérifier, aux fins de la qualification abstraite du délit, la « pertinence exceptionnelle » de l'intérêt culturel du bien).
La décision de la Cour de cassation a mis en lumière certains aspects fondamentaux pour la protection du patrimoine culturel. Tout d'abord, elle souligne l'importance d'une évaluation approfondie par l'administration compétente concernant la pertinence culturelle des biens. Ensuite, elle clarifie qu'il ne suffit pas qu'une œuvre ait une valeur inférieure à 13 500 euros pour exclure le délit de transfert illicite. La qualification de « pertinence exceptionnelle » devient donc un critère crucial.
En conclusion, l'arrêt n° 25343 de 2023 représente une avancée importante dans la protection du patrimoine culturel italien. Il clarifie que tout transfert de biens culturels doit être soigneusement évalué et justifié, en particulier lorsqu'il s'agit d'œuvres d'auteur non vivant. Les professionnels du secteur et les collectionneurs doivent prêter attention à ces réglementations pour éviter des conséquences juridiques et pour contribuer à la sauvegarde de notre patrimoine culturel.