La récente ordonnance n. 20871 du 26 juillet 2024, rendue par la Cour de Cassation, offre une réflexion importante sur les critères à adopter pour la liquidation du dommage non patrimonial. Ce thème revêt une importance particulière dans le contexte juridique italien, où l'évaluation du préjudice moral et de la réputation commerciale requiert une analyse méticuleuse de la part du juge du fond.
L'arrêt en question a été rendu suite à une affaire dans laquelle la société P. (L. G.) avait contesté un décret qui avait exclu la preuve d'un préjudice à son image. La Cour de Cassation, accueillant le recours, a souligné la nécessité d'une approche systématique dans l'évaluation des dommages non patrimoniaux.
En général. Aux fins de la liquidation équitable d'un dommage non patrimonial, il est nécessaire que le juge du fond procède, d'abord, à l'identification d'un paramètre de nature quantitative, en termes monétaires, directement ou indirectement lié à la nature des intérêts lésés par le fait dommageable, et ensuite, à l'ajustement quantitatif dudit paramètre monétaire par référence à un ou plusieurs facteurs objectifs, contrôlables et non manifestement incongrus – ni par excès, ni par défaut – aptes à permettre a posteriori le contrôle de l'ensemble du processus de spécification du montant liquidé. (Dans le cas d'espèce, en application dudit principe, la Cour de Cassation a cassé le décret contesté qui, en phase d'opposition au passif, avait exclu que la société opposante ait démontré la lésion alléguée de sa propre image et de sa réputation commerciale, au motif qu'elle n'avait pas produit en justice ses bilans, sans considérer que ces derniers sont destinés à exposer uniquement des données de caractère économique-patrimonial, mais ne sont pas en soi significatifs du préjudice non patrimonial allégué par la société demanderesse).
Cette maxime met en évidence l'importance d'établir un paramètre de référence monétaire pour les dommages non patrimoniaux, qui doit être étayé par des facteurs objectifs. Cette approche garantit non seulement une plus grande équité dans la liquidation, mais offre également de la transparence dans le processus décisionnel du juge.
La Cour reconnaît que la liquidation équitable du dommage non patrimonial doit s'effectuer par un processus qui comprend :
Cette méthode d'évaluation vise à éviter les disparités de traitement et à garantir que les indemnisations reflètent fidèlement la gravité du dommage subi. Il est donc crucial que les parties en cause présentent des preuves adéquates et pertinentes pour démontrer l'étendue du dommage non patrimonial.
En conclusion, l'ordonnance n. 20871 de 2024 représente une étape significative vers une plus grande clarté et cohérence dans la liquidation des dommages non patrimoniaux. La Cour de Cassation, par cette décision, invite à une interprétation rigoureuse des critères de liquidation, en soulignant l'importance d'une évaluation quantitative étayée par des facteurs objectifs. Cette approche protège non seulement les droits des parties impliquées, mais contribue également à une plus grande confiance dans le système juridique.