Le récent arrêt n° 9536 du 9 avril 2024 de la Cour de cassation offre une clarification importante concernant le principe de consolidation du critère d'imposition, un aspect crucial dans le contexte des impôts indirects, en particulier l'impôt d'enregistrement. Ce principe, tel qu'établi par la Cour, impose à l'administration fiscale de ne pas pouvoir reconsidérer la qualification d'un acte déjà enregistré au-delà d'un certain délai, sauf conditions spécifiques. Examinons plus en détail le contenu et les implications de cet arrêt.
NOTION - EN GÉNÉRAL Impôt d'enregistrement - Principe de consolidation du critère d'imposition - Applicabilité - Conditions - Cas d'espèce. Le soi-disant principe de consolidation du critère d'imposition, en vertu duquel il est interdit à l'administration financière, une fois le délai prévu par l'art. 76 du d.P.R. n° 131 de 1986 expiré, de procéder à une qualification différente de l'acte présenté pour enregistrement et d'exiger en conséquence un impôt différent, s'applique lorsque, l'applicabilité de l'impôt d'enregistrement étant pacifique, c'est sa mesure qui est discutée, et non lorsque l'on conteste au contribuable d'avoir acquitté, en relation avec l'acte, un impôt d'un type différent de celui qui est dû, étant donné qu'en cas d'imposition alternative, le contribuable a l'obligation de payer le tribut prévu par la loi et non celui choisi sur la base de considérations subjectives. (En application du principe énoncé, la Cour de cassation a jugé légitime la rectification de la déclaration de TVA effectuée dans le délai plus long de l'art. 57 du d.P.R. n° 633 de 1972, pour déduction indue de la TVA payée - et non de l'impôt d'enregistrement - suite à la cession de biens individuels d'un complexe d'entreprises, dont l'aptitude à l'exercice de l'activité d'entreprise n'avait pas été évaluée).
La Cour a établi que, une fois le délai prévu par l'art. 76 du d.P.R. n° 131 de 1986 expiré, l'administration financière ne peut pas reconsidérer la typologie de l'acte enregistré, à moins que la mesure de l'impôt d'enregistrement ne soit discutée. Si, en revanche, on conteste si le contribuable a acquitté un impôt différent, le principe de consolidation ne trouve pas d'application. C'est un point fondamental pour garantir la sécurité juridique et la stabilité des positions fiscales des contribuables.
Les conséquences de cet arrêt sont multiples et importantes pour les contribuables et les professionnels du secteur. En particulier :
L'arrêt n° 9536 de 2024 représente un pas en avant important dans la protection des droits des contribuables, en clarifiant le principe de consolidation du critère d'imposition et ses applications pratiques. Il est fondamental que les professionnels du secteur juridique et fiscal prennent acte de ces indications pour garantir une gestion correcte des pratiques fiscales et une défense efficace des droits de leurs clients. La sécurité juridique en matière fiscale est essentielle pour un système fiscal équitable et juste.