La Cour de Cassation, par son arrêt n° 19342, déposé le 23 mai 2025, a fourni une interprétation importante sur la configurabilité du délit d'apologie du fascisme. La décision, présidée par le Dr G. R. et rapportée par le Dr P. M., se concentre sur l'exécution du "salut romain" et de l'"appel du présent" lors de manifestations publiques, réaffirmant la protection des valeurs constitutionnelles contre la réévocation d'idéologies totalitaires. Une décision cruciale pour comprendre les limites de la liberté d'expression et la sauvegarde de la dignité et de l'égalité.
L'arrêt s'inscrit dans l'application de l'art. 2, alinéa 1, du décret-loi du 26 avril 1993, n° 122, converti dans la loi du 25 juin 1993, n° 205. Cette norme combat les manifestations qui, se référant au parti fasciste dissous, promeuvent des idées discriminatoires, racistes et antidémocratiques. L'ordre juridique italien, fondé sur la démocratie et l'égalité, vise à prévenir la résurgence d'idéologies qui ont historiquement miné les droits fondamentaux. La Cassation renforce la protection de l'ordre démocratique et des droits inviolables de la personne.
Le cœur de la décision est résumé dans la maxime suivante :
Commets le délit visé à l'art. 2, alinéa 1, du décret-loi du 26 avril 1993, n° 122, converti, avec modifications, dans la loi du 25 juin 1993, n° 205, celui qui, participant à une manifestation publique sous les enseignes d'un groupe organisé se référant explicitement au parti fasciste et en prônant les idées discriminatoires, racistes et antidémocratiques, expose des banderoles louant B. M. et répond par le "salut romain" à l'"appel du présent". (Dans sa motivation, la Cour a précisé qu'il s'agit d'un délit de danger présumé, destiné à protéger les biens constitutionnellement garantis de la dignité et de l'égalité de toutes les personnes, et de la solidarité politique, économique et sociale).
La Cassation a rejeté le recours de l'accusé C. P.M., confirmant la condamnation de la Cour d'Appel de Milan. Le délit est qualifié de "danger présumé". Il n'est pas nécessaire de prouver un danger concret de reconstitution du parti fasciste ou une incitation effective à la violence. La simple participation à une manifestation avec des symboles et des gestes évoquant le fascisme (comme le "salut romain" et l'"appel du présent"), dans un contexte de groupe organisé prônant des idées discriminatoires, est suffisante. La loi présume une telle conduite intrinsèquement dangereuse pour la dignité, l'égalité et la solidarité, valeurs fondamentales de notre démocratie. L'interprétation s'aligne sur des précédents importants, tels que les Sections Unies n° 16153 de 2024.
L'arrêt délimite les frontières entre la liberté de manifestation de la pensée (art. 21 de la Constitution) et la protection de l'ordre démocratique. Le "salut romain" et l'"appel du présent", lorsqu'ils s'inscrivent dans un contexte de réévocation fasciste et de propagande d'idées discriminatoires, ne sont pas de simples expressions, mais des actes aptes à véhiculer une idéologie contraire aux principes démocratiques et aux droits de l'homme. La jurisprudence équilibre ces droits, établissant que la liberté d'expression ne peut se traduire par une incitation à la haine, à la discrimination ou à la violence, comme le prévoit également l'art. 604-bis du code pénal. Cet équilibre est essentiel à la préservation de la République.
L'arrêt n° 19342 de 2025 de la Cassation renforce la jurisprudence en matière d'apologie du fascisme. En réaffirmant la nature de délit de danger présumé pour les conduites rappelant l'idéologie fasciste, la Cour suprême réaffirme l'engagement de l'État dans la protection des valeurs démocratiques et constitutionnelles. Cette décision ne limite pas la liberté d'expression, mais en définit les frontières lorsqu'elle offense la dignité humaine et les principes d'égalité et de solidarité. Un avertissement clair contre toute réévocation d'idéologies totalitaires, pour la sauvegarde de notre République.