L'ordonnance de la Première Chambre pénale n° 15751 du 22 avril 2025 intervient sur un sujet d'une actualité brûlante : la protection juridictionnelle des étrangers retenus dans les Centres de Permanence pour le Retour (CPR) suite au décret-loi 145/2024, converti en loi 187/2024. La Cour de cassation, en annulant avec renvoi la décision du Juge de paix de Trapani, reconnaît la pleine légitimité de la désignation d'un défenseur effectuée par un proche parent de la personne retenue. Une étape qui renforce le droit de la défense dans des procédures caractérisées par des délais de recours extrêmement courts.
L'article 14, alinéa 6, du décret législatif 286/1998, tel que modifié, prévoit un contrôle de légalité devant la Cour de cassation des décisions de validation du maintien administratif. Bien que la matière soit formellement « administrative », le législateur a calqué la procédure sur des principes de droit pénal procédural, avec des délais très courts pour recourir. D'où la nécessité de garantir un accès effectif à la défense même à ceux qui, se trouvant de fait en état de privation de liberté, ont des difficultés à conférer le mandat de visu.
En matière de maintien administratif des personnes étrangères dans le cadre du régime procédural consécutif au décret-loi du 11 octobre 2024, n° 145, converti, avec modifications, par la loi du 9 décembre 2024, n° 187, dans le contrôle de légalité effectué conformément à l'article 14, alinéa 6, du décret législatif 25 juillet 1998, n° 286, la désignation d'un défenseur effectuée par un proche parent de la personne retenue dans un centre de permanence pour le retour est régulière, le même présupposé substantiel – l'état de privation de liberté personnelle de l'intéressé – existant que dans les situations visées à l'article 96, alinéa 3, du code de procédure pénale, et compte tenu de la nécessité de garantir l'effectivité de la protection juridictionnelle dans les délais de recours restreints.
Commentaire : la Cour étend par analogie l'institution prévue pour le prévenu détenu aux recours en matière d'immigration, soulignant que la compression de la liberté personnelle impose des garanties de défense équivalentes. La désignation par un proche devient ainsi un instrument essentiel pour éviter que la brièveté des délais ne rende inutile le contrôle du juge de légalité.
Se référant aux arrêts n° 9556/2025 et 16140/2023, la Cassation souligne la nature « substantiellement privative de liberté » du maintien, qui justifie l'application des mêmes garanties prévues en matière pénale. L'annulation avec renvoi invite le juge du fond à réexaminer l'admissibilité du recours, en tenant cette fois fermement compte de la validité du mandat délivré par un membre de la famille.
La décision offre des indications opérationnelles utiles :
Dans la perspective, la pratique définie par l'arrêt pourrait avoir un impact sur les garanties offertes par la Directive 2013/33/UE (accueil des demandeurs d'asile) et par les articles 6 et 13 de la CEDH, qui imposent un droit effectif à un recours juridictionnel.
L'arrêt n° 15751/2025 marque un pas en avant dans la protection des droits fondamentaux des migrants, en recevant les demandes d'effectivité de la défense provenant de la jurisprudence européenne. En étendant la possibilité de désignation d'un défenseur aux proches, la Cassation évite que les délais de recours rigides ne vident de leur contenu le contrôle judiciaire sur le maintien. Les professionnels du droit sont appelés à valoriser cette ouverture pour garantir une assistance rapide et qualifiée aux personnes retenues.