Le récent arrêt n° 21704 du 28 mars 2023, déposé le 22 mai 2023, offre une réflexion importante sur la responsabilité pénale des personnes morales, en particulier des sociétés, à la lumière de la législation italienne et des dispositions du décret législatif n° 231 de 2001. La Cour de cassation, présidée par le juge F. M. Ciampi et dont le rapporteur est G. Cappello, a examiné le cas de S. S. S. R. L., confirmant la responsabilité de l'entité pour homicide involontaire lié à des violations des normes de sécurité au travail. Cet article se propose d'analyser les implications de cet arrêt et sa signification en matière de responsabilité des personnes morales.
L'arrêt souligne que, pour établir la responsabilité pénale des personnes morales, il ne suffit pas de prouver l'absence ou l'inadéquation des modèles organisationnels, ni leur mise en œuvre inefficace. La preuve de la soi-disant "faute d'organisation" est nécessaire, un concept qui se distingue de la faute individuelle des auteurs de l'infraction. Dans ce contexte, la Cour a précisé que l'absence de mesures de sécurité adéquates, comme dans le cas examiné, peut entraîner de graves conséquences. La décision s'inscrit dans le cadre normatif du D.Lgs. 231/2001, qui régit la responsabilité administrative des personnes morales.
Responsabilité pénale des personnes morales - Modèle organisationnel - Absence d'adoption ou mise en œuvre inefficace - Insuffisance - Faute d'organisation - Nécessité - Cas d'espèce. Aux fins de la configuration de la responsabilité pénale des personnes morales, ne sont pas "ex se" suffisantes l'absence ou l'inadéquation des modèles organisationnels spécifiques ni leur mise en œuvre inefficace, étant nécessaire la démonstration de la "faute d'organisation", qui caractérise la typicité de l'infraction administrative et est distincte de la faute des auteurs de l'infraction. (Cas d'espèce en matière d'homicide involontaire pour violation des normes de sécurité au travail, dans lequel la Cour a jugé non critiquable l'affirmation de la responsabilité de l'entité pour l'omission de la mise en place de mesures organisationnelles de sécurité et de contrôle adéquates pour la prévention, sur les lieux de travail, de fuites d'acide sulfurique dérivant du traitement de verre mixte provenant de la collecte de déchets urbains, étant prévue la présence, en horaires de nuit, d'une seule unité de travail, même pour d'éventuelles urgences, au lieu d'une équipe équipée pour travailler en sécurité dans des conditions critiques).
Les implications pratiques de l'arrêt sont significatives pour les entreprises. Voici quelques points clés :
La Cour a en effet souligné que dans des situations critiques, comme celle faisant l'objet du litige, la présence d'une équipe adéquatement équipée pour faire face aux urgences était indispensable, plutôt qu'une seule unité de travail. Cette évaluation souligne l'importance de la planification et de la prévention dans le contexte professionnel.
En conclusion, l'arrêt n° 21704 de 2023 représente une avancée importante dans la définition de la responsabilité pénale des personnes morales. La nécessité de prouver la faute d'organisation clarifie que les entreprises ne peuvent se contenter de créer des modèles organisationnels sans leur mise en œuvre et leur suivi effectifs. L'arrêt offre des pistes de réflexion pour les entreprises, qui doivent prêter attention à la structuration de leurs modèles organisationnels et à la formation du personnel, afin de prévenir les situations de risque et de garantir un environnement de travail sûr.