L'arrêt n° 30805 du 15 janvier 2024 de la Cour de cassation représente un point de référence important en matière de traduction des actes de procédure, en particulier en ce qui concerne les prévenus alloglottes. La Cour, présidée par G. A. et dont le rapporteur est A. A. M., a abordé des questions cruciales relatives aux droits des prévenus non italophones, en établissant des limites précises à l'obligation de traduire les arrêts rendus par la Cour elle-même.
La question de la traduction des actes est régie par l'art. 143 du code de procédure pénale, qui stipule que l'autorité procédant a l'obligation de traduire les actes afin de garantir le droit à la défense des prévenus. En particulier, le deuxième alinéa de l'article stipule que cette obligation s'applique également aux arrêts de la Cour de cassation, mais seulement dans des circonstances spécifiques.
Prévenu alloglotte - Obligation de traduction des arrêts - Arrêts de la Cour de cassation - Applicabilité - Limites - Cas d'espèce. En matière de traduction d'actes, la disposition de l'art. 143, alinéa 2, du code de procédure pénale, indiquant ceux pour lesquels l'obligation de traduction incombe à l'autorité procédant, s'applique aux arrêts de la Cour de cassation rendus à l'encontre d'un prévenu alloglotte, uniquement dans le cas où ceux-ci ne mettent pas fin au procès et ne suppriment pas, à l'égard dudit prévenu, la qualité susmentionnée, à laquelle est liée l'exigence de compréhension de l'accusation et d'exercice du droit à la défense. (Cas d'espèce relatif à un arrêt d'annulation partielle avec renvoi, dans lequel la Cour a précisé que l'obligation de procéder à la traduction incombe au juge du fond et non au juge de légitimité).
La Cour a précisé que l'obligation de traduire les arrêts ne s'applique que dans le cas où l'arrêt ne met pas fin au procès. Cela signifie que, dans le cas d'arrêts qui annulent partiellement les décisions de fond et renvoient l'affaire, le juge du fond est responsable de la traduction, et non le juge de légitimité. Cet aspect est fondamental pour garantir que le prévenu alloglotte puisse comprendre les accusations portées contre lui et se défendre adéquatement.
En résumé, l'arrêt n° 30805 de 2024 offre une interprétation importante du droit à la traduction pour les prévenus alloglottes. Il souligne l'importance de garantir le droit à la défense, en établissant clairement les limites et les responsabilités en matière de traduction des actes de procédure. Ce éclaircissement normatif protège non seulement les droits des prévenus, mais renforce également le principe d'équité dans le procès pénal.