La récente ordonnance n° 20337 du 23 juillet 2024, rendue par la Cour de cassation, offre des éclaircissements importants sur la diffusion des données d'état civil des personnes faisant l'objet d'enquêtes. Cette décision aborde la question délicate de l'équilibre entre le droit à la vie privée et le droit à l'information, en établissant des critères clairs pour la légalité de la diffusion d'informations sensibles.
Dans le cas examiné, la Cour a analysé la légitimité de la diffusion des données d'état civil d'un sujet impliqué dans des enquêtes pénales. Selon la maxime consacrée par l'arrêt, la divulgation est autorisée à des fins journalistiques, même sans le consentement de l'intéressé, à condition que l'information soit essentielle par rapport à des faits d'intérêt public. Cette essentielité est un critère clé, laissé à l'appréciation du juge du fond.
En général. La divulgation des données d'état civil d'une personne faisant l'objet d'enquêtes est autorisée à des fins journalistiques, même sans le consentement de l'intéressé, dans le respect du code de déontologie visé par l'art. 139 du décret législatif n° 196 de 2003 et conformément à l'art. 137 du décret législatif précité, c'est-à-dire uniquement si elle est essentielle par rapport à des faits d'intérêt public, exigence soumise à l'appréciation et à l'évaluation, au cas par cas, du juge du fond, qui doit indiquer analytiquement les raisons pour lesquelles il la juge remplie, l'art. 329 du code de procédure pénale, ayant la finalité différente de la protection du secret des enquêtes préliminaires dans le procès pénal, n'ayant pas de pertinence.
La Cour a souligné que l'évaluation de l'essentielité doit être effectuée au cas par cas. En particulier, les juges du fond sont tenus de motiver analytiquement les raisons pour lesquelles ils estiment que la diffusion des données est justifiée. Cet aspect est crucial, car il implique une interprétation rigoureuse des circonstances spécifiques de chaque cas. Ci-dessous, les principales conditions de légalité de la diffusion des données d'état civil :
L'arrêt n° 20337 de 2024 représente un pas important dans la définition des limites et des conditions de diffusion des données d'état civil des sujets impliqués dans des enquêtes. Il réaffirme la nécessité d'un équilibre attentif entre le droit à la vie privée et le droit à l'information, exigeant une évaluation rigoureuse de la part des juges. Cette approche protège non seulement les droits individuels, mais garantit également que les informations d'intérêt public sont traitées de manière responsable, conformément aux réglementations en vigueur.