La récente ordonnance n° 16052 du 10 juin 2024 de la Cour d'Appel de Turin offre des aperçus significatifs pour comprendre le délicat équilibre entre la capacité d'agir d'une personne et les restrictions imposées par l'administration de soutien. Cet arrêt approfondit l'applicabilité de l'article 1722 du Code Civil, qui traite de l'efficacité des procurations en présence d'une condition d'incapacité légale.
L'administration de soutien est un instrument juridique qui vise à protéger les personnes qui, pour des raisons temporaires ou permanentes, ne peuvent pas gérer leurs affaires de manière autonome. La Cour a souligné que la procuration délivrée par le bénéficiaire avant la nomination de l'administrateur devient inefficace en ce qui concerne les actes pour lesquels le juge tutélaire a établi des restrictions. Ce principe est fondamental pour garantir que les décisions concernant une personne incapable soient toujours surveillées et contrôlées.
Administration de soutien - Applicabilité de l'art. 1722 c.c. - Aux seuls actes expressément indiqués par le juge tutélaire - Fondement. En matière d'administration de soutien, la procuration par laquelle le bénéficiaire, avant la nomination de l'administrateur, a conféré à ce dernier ou à un tiers des pouvoirs de représentation devient inefficace ex art. 1722 c.c., en ce qui concerne les seuls actes pour lesquels le juge tutélaire a étendu les restrictions et les déchéances établies par la loi pour l'interdit et l'inhabilité, car le but de la norme est d'affirmer qu'aucune procuration volontaire ne peut continuer à avoir effet au moment et dans la mesure où la capacité d'agir du mandant est limitée.
L'arrêt en question clarifie que la volonté du mandant, exprimée par une procuration, ne peut prévaloir sur ce qui a été établi par le juge tutélaire. Cet aspect est fondamental pour éviter les abus et garantir la protection des personnes vulnérables. L'inefficacité des procurations, telle qu'établie par l'art. 1722 c.c., sert à protéger les intérêts du bénéficiaire et à préserver leur dignité et leur autonomie, même lorsqu'ils ne sont pas en mesure d'exprimer pleinement leur volonté.
En conclusion, l'ordonnance n° 16052 de 2024 représente un rappel important de la nécessité d'un équilibre entre la liberté individuelle et la protection légale. La Cour d'Appel de Turin, à travers cet arrêt, réaffirme que la protection des personnes incapables doit prévaloir sur toute procuration préexistante. Cela ne fait pas que renforcer le rôle du juge tutélaire, mais garantit également que toute action entreprise au nom d'un sujet vulnérable est conforme aux intérêts de ce dernier, préservant ainsi sa dignité et ses droits.