L'arrêt n° 20347 du 24 février 2023, rendu par la Cour de Cassation, représente une intervention importante en matière de responsabilité de l'État italien concernant les traitements subis par les détenus à l'étranger. Cette décision soulève des questions significatives sur les droits des détenus et les limites de la protection juridique dans des contextes internationaux.
La Cour a abordé la question des recours indemnitaires pour les détenus, tels que prévus par l'article 35-ter de l'ordonnancement pénitentiaire. Cette norme établit que les détenus ne peuvent subir de traitements inhumains et dégradants. Cependant, l'arrêt précise que l'État italien n'est pas responsable des traitements inhumains subis à l'étranger, même si la période de détention est considérée comme fongible au sens de l'art. 657, alinéa 4, du code de procédure pénale.
La Cour, présidée par la Dre T. A. et dont le rapporteur était le Dr G. P., a rejeté le recours présenté par R. E., qui demandait une indemnisation pour les souffrances endurées pendant sa détention à l'étranger. La maxime de l'arrêt se lit comme suit :
01 Président : TARDIO ANGELA. Rédacteur : POSCIA GIORGIO. Rapporteur : POSCIA GIORGIO. Prévenu : ESPOSITO ROSARIO. P.M. GAGIULO RAFFAELE. (Conf.) Rejette, TRIBUNAL DE SURVEILLANCE DE PÉROUSE, 10/02/2022 563000 INSTITUTS DE PRÉVENTION ET DE PEINE (ORDONNANCEMENT PÉNITENTIAIRE) - Recours ex art. 35-ter ord. pén. - Interdiction des traitements inhumains et dégradants - Période de détention à l'étranger - Fongibilité - Pertinence aux fins d'indemnisation - Exclusion. En matière de recours indemnitaires à l'encontre de détenus ou d'internés visés à l'art. 35-ter ord. pén., l'État italien ne répond pas du traitement inhumain subi à l'étranger, à cette fin, il n'est pas pertinent que la période de détention subie au sein d'un établissement étranger ait été jugée fongible au sens de l'art. 657, alinéa 4, cod. proc. pén.
Cette décision repose sur l'interprétation de la normative italienne et de la jurisprudence, soulignant la distinction entre les traitements subis en Italie et ceux subis à l'étranger. Bien que l'interdiction des traitements inhumains soit un principe fondamental, la Cour a établi que la responsabilité de l'État ne s'étend pas aux contextes internationaux dans lesquels les détenus peuvent se trouver.
En conclusion, l'arrêt n° 20347 de 2023 offre un cadre clair quant aux limites de la responsabilité de l'État italien en relation avec les traitements inhumains subis par les détenus à l'étranger. Cette décision est cruciale pour comprendre les défis juridiques auxquels les détenus sont confrontés et les difficultés à garantir des droits universels dans un contexte mondial. Il est fondamental que les avocats et les professionnels du secteur continuent de suivre ces développements afin de protéger les droits des détenus et de promouvoir une justice équitable et humaine.