Le 14 mai 2024, la Cour de cassation a rendu l'arrêt n° 26575, qui traite de la question de la recevabilité des infractions devenues poursuivables sur plainte suite à la réforme "Cartabia". Cette décision a des implications importantes pour les parties impliquées dans les procédures pénales, notamment en ce qui concerne la constitution de partie civile et sa relation avec la plainte.
La réforme "Cartabia", mise en œuvre par le décret législatif n° 150 de 2022, a introduit des modifications significatives dans la réglementation des infractions poursuivables sur plainte. En particulier, l'article 2, paragraphe 1, lettre I, du décret stipule que certaines infractions ne peuvent être poursuivies qu'à la suite d'une plainte de la personne lésée. Cela a conduit à une plus grande attention portée à la volonté de la victime de poursuivre l'auteur de l'infraction.
La Cour, dans l'arrêt n° 26575, établit que la constitution de partie civile non révoquée équivaut à une plainte. Ce principe est fondamental, car il implique que, même en l'absence d'une plainte formelle, la volonté de la personne lésée de poursuivre l'auteur de l'infraction peut être déduite de sa constitution de partie civile. La maxime de l'arrêt stipule :
Infraction devenue poursuivable sur plainte en vertu de la dite réforme "Cartabia" - Constitution de partie civile non révoquée - Équivalence à une plainte - Existence - Raisons - Cas d'espèce. La constitution de partie civile non révoquée équivaut à une plainte aux fins de la recevabilité des infractions que le décret législatif 10 octobre 2022, n° 150, a rendues poursuivables sur plainte, étant donné que la volonté de punir de la personne lésée, ne nécessitant pas de formules particulières, peut être légitimement déduite même d'actes qui ne contiennent pas sa manifestation explicite (Cas d'espèce relatif à une partie civile qui n'avait pas déposé ses conclusions dans le procès en appel, défini après l'entrée en vigueur de la dite réforme "Cartabia").
Cela signifie que, dans les situations où la partie civile n'a pas formellement déposé de plainte, sa constitution de partie civile peut néanmoins être considérée comme une manifestation de sa volonté de poursuivre l'auteur de l'infraction.
En conclusion, l'arrêt n° 26575 de 2024 représente une avancée importante dans la compréhension de la relation entre la constitution de partie civile et la plainte. La décision de la Cour de cassation clarifie que la volonté de la personne lésée de poursuivre l'infraction peut être déduite également d'actes autres que la plainte formelle. Cette approche simplifie considérablement le parcours des victimes d'infractions, rendant leur participation au procès pénal plus accessible. Il est cependant essentiel que les parties concernées comprennent pleinement les implications de cet arrêt et fassent appel à des professionnels compétents pour naviguer dans le paysage juridique complexe actuel.