Le récent arrêt de la Cour de cassation, n° 15470 du 3 juin 2024, offre une réflexion importante sur la question de la qualification juridique du contrat en matière civile. En particulier, le principe établi par la Cour concerne la présentation d'une qualification juridique différente en appel, qui ne doit pas être considérée comme une demande nouvelle au sens de l'article 345 du code de procédure civile.
Dans le cas spécifique, le requérant R. a contesté un arrêt de la Cour d'appel de Naples, soutenant que la modification de la raison de la condamnation du garant, d'une nature autonome à une nature de cautionnement, ne constituait pas une demande nouvelle. La Cour a accueilli le recours, affirmant que, bien que la qualification juridique ait changé, les faits sur lesquels la demande était fondée restaient les mêmes. Cet aspect est crucial, car il établit une distinction importante entre la simple modification de la qualification et l'introduction de faits ou de demandes nouveaux, ce qui serait irrecevable en appel.
La Cour a fait référence à l'article 345 du code de procédure civile, qui régit les demandes nouvelles en appel. La maxime de l'arrêt se lit comme suit :
CAUSA PETENDI ET PETITUM Qualification juridique différente du contrat - Demande nouvelle ex art. 345 c.p.c. - Exclusion - Cas d'espèce. Ne constitue pas une demande nouvelle, au sens de l'art. 345 c.p.c., la présentation, en appel, d'une qualification juridique différente du contrat objet du litige, lorsqu'elle est basée sur les mêmes faits. (Dans l'espèce, la S.C., en application du principe, a cassé l'arrêt de fond qui avait jugé nouvelle, et par conséquent irrecevable, la demande par laquelle l'appelant avait modifié la raison de la condamnation du garant au paiement du crédit garanti, fondée en première instance sur la nature autonome de ladite garantie et, dans l'appel, sur la nature de cautionnement de l'obligation avec demande de condamnation solidaire du garant et du débiteur principal).
Ce principe réaffirme l'importance de la cohérence des faits sous-jacents à une cause, permettant ainsi une plus grande flexibilité dans les arguments juridiques présentés en appel.
En conclusion, l'ordonnance n° 15470 de 2024 représente une étape significative dans la jurisprudence italienne, car elle clarifie les modalités selon lesquelles les parties peuvent argumenter en appel sans encourir le risque de voir leurs demandes rejetées pour nouveauté présumée. Il est fondamental pour les avocats et les parties impliquées dans des litiges civils de comprendre ces distinctions, car elles peuvent influencer de manière significative l'issue des litiges et la stratégie juridique à adopter. La Cour de cassation, par cette décision, permet une plus grande protection des droits des parties, garantissant une défense adéquate même en phase d'appel.