Le récent arrêt n° 16412 du 21 février 2024 de la Cour de Cassation, déposé le 19 avril 2024, offre une réflexion importante sur le thème de la plainte et de la constitution de partie civile, clarifiant certains aspects fondamentaux de la volonté de poursuivre pénalement un individu. La décision s'inscrit dans un contexte juridique complexe, où les dynamiques entre l'action pénale et l'action civile s'entrecroisent fréquemment, créant des ambiguïtés potentielles pour les plaignants et les avocats.
La Cour de Cassation a établi que "la déclaration du plaignant de ne pas se constituer partie civile ne constitue pas en soi un indice du manque de volonté de porter plainte, car la plainte concerne la volonté de poursuivre pénalement un individu, tandis que la constitution de partie civile relève de l'exercice de l'action civile ayant pour objet la demande de réparation". Ce passage est crucial car il clarifie que la volonté de poursuivre une infraction n'est pas nécessairement liée à la volonté de demander une réparation pour le préjudice subi.
Déclaration du plaignant de ne pas vouloir se constituer partie civile - Pertinence quant à la persistance de la volonté punitive - Exclusion - Raisons. En matière de plainte, la déclaration du plaignant de ne pas se constituer partie civile ne constitue pas en soi un indice du manque de volonté de porter plainte, car la plainte concerne la volonté de poursuivre pénalement un individu, tandis que la constitution de partie civile relève de l'exercice de l'action civile ayant pour objet la demande de réparation.
Cet arrêt a plusieurs implications pratiques qui méritent une attention particulière. Tout d'abord, il est fondamental que les plaignants comprennent la distinction entre les deux actions :
L'arrêt souligne que même si un plaignant décide de ne pas se constituer partie civile, cela n'implique pas que sa volonté de porter plainte s'éteigne. Ceci est particulièrement pertinent dans des contextes où la décision de demander une réparation est reportée ou jugée non nécessaire pour des raisons personnelles ou stratégiques.
En conclusion, l'arrêt n° 16412 de 2024 représente une clarification importante dans le domaine du droit pénal, mettant en évidence la distinction entre la volonté de porter plainte et celle de se constituer partie civile. Les avocats et leurs clients doivent accorder une attention particulière à cet aspect, car il peut influencer de manière significative la stratégie juridique à adopter. La conscience de cette distinction aide à protéger les droits du plaignant, en garantissant que sa volonté de poursuivre une infraction ne soit pas interprétée erronément sur la base de sa décision de ne pas demander une réparation immédiate.