La récente ordonnance n° 10402 du 17 avril 2024 de la Cour de cassation apporte des éclaircissements importants sur la requalification juridique de la demande dans le contexte d'un sinistre routier. La décision se concentre sur la nécessité que la cause petendi reste identique pour que le juge puisse qualifier différemment la demande, soulignant les limites de ce pouvoir.
L'affaire concernait la demande des héritiers d'un tiers transporté, décédé dans un accident de la route. Les héritiers avaient formulé une demande de réparation en vertu de l'article 141 du Code des assurances, mais le juge du fond avait tenté de requalifier la demande sur la base de l'article 2054 du Code civil. La Cour de cassation a exclu cette possibilité, soulignant que pour accueillir la demande initiale, il suffisait de prouver le simple fait juridique du transport et le lien de causalité avec le dommage subi.
Requalification juridique de la demande - Limites - Identité de la cause petendi - Nécessité - Conditions - Faits déjà exposés en première instance à titre descriptif avec une portée différente - Suffisance - Exclusion - Identité du fait historique - Suffisance - Exclusion - Cas d'espèce. Le juge a le pouvoir de qualifier la demande différemment de ce que les parties ont proposé, à condition que la "cause petendi" reste identique, ce qui doit être exclu lorsque les faits constitutifs du droit invoqué, entendus comme fondement de la prétention créancière et non comme faits historiques, changent ou, s'ils ont déjà été exposés dans l'acte introductif d'instance à titre descriptif, sont déduits avec une portée différente. (Dans le cas d'espèce, la Cour de cassation a exclu que le juge du fond puisse requalifier la demande, formulée par les héritiers du tiers transporté décédé dans un sinistre routier, en vertu de l'art. 141 du Code des assurances, en action ex art. 2054 du Code civil, étant suffisant, aux fins de l'admission de la première, le simple fait juridique du transport sur un véhicule impliqué dans un sinistre, outre le lien de causalité avec le dommage subi, et nécessitant au contraire, dans l'action ex art. 2054 du Code civil, également la collision entre les véhicules, soumise à un régime probatoire tout à fait différent).
Cet arrêt a plusieurs implications pratiques, notamment :
En conclusion, l'arrêt n° 10402 de 2024 représente une avancée importante dans la clarification des modalités de requalification juridique de la demande, soulignant comment le respect de l'identité de la cause petendi est fondamental pour la gestion correcte des litiges liés aux sinistres routiers.
La Cour de cassation, par cette ordonnance, réaffirme des principes établis dans le droit civil italien, contribuant à garantir une plus grande sécurité juridique pour les parties impliquées dans les procédures de réparation des dommages. Il est essentiel que les avocats et les professionnels du secteur soient au courant de ces décisions pour fournir une défense adéquate et informée à leurs clients.