La détention administrative des ressortissants étrangers est un sujet juridique d'une grande actualité. L'arrêt n° 17508, déposé le 8 mai 2025, de la Cour de Cassation (Dr. G. Rocchi, Dr. E. Toscani), clarifie la durée maximale de la "détention secondaire". Celle-ci concerne les personnes demandant la protection internationale alors qu'elles sont déjà détenues dans un Centre de Permanence pour les Expulsions (CPR). La décision, inscrite dans le cadre normatif mis à jour par le Décret-Loi n° 145 de 2024 (converti en Loi n° 187 de 2024), définit les limites temporelles des mesures coercitives.
La Cassation a harmonisé le Décret Législatif n° 142 de 2015 (accueil des demandeurs de protection) avec le Décret Législatif n° 286 de 1998 (détention pour expulsion/refoulement). La "détention secondaire" survient lorsqu'un individu, déjà dans un CPR en attente d'expulsion, dépose une demande de protection internationale. La question porte sur la durée de cette nouvelle détention, à finalité spécifique.
La Cour Suprême a fourni une maxime de droit qui établit les limites temporelles :
En matière de détention administrative des personnes étrangères dans le régime procédural consécutif au d.l. 11 octobre 2024, n° 145, converti, avec modifications, par la loi 9 décembre 2024, n° 187, la durée maximale de la détention "secondaire" ordonnée en vertu de l'art. 6, alinéa 3, d.lgs. 18 août 2015, n° 142 à l'encontre du sujet déjà présent dans un centre de permanence pour les expulsions en attente de l'exécution d'un décret d'expulsion ou de refoulement, qui a présenté une demande de protection internationale, est fixée par l'alinéa 5 de l'article 6 précité, tandis que l'alinéa 6 suivant doit être interprété dans le sens que, une fois la procédure administrative relative à l'examen de la demande terminée, la détention ordonnée à cette fin prend fin, ne pouvant se prolonger au-delà du temps nécessaire à la définition de cette procédure.
Cette maxime est cruciale. La Cour établit que la détention secondaire, motivée par la demande de protection internationale, a une durée maximale selon l'art. 6, alinéa 5, D.Lgs. n° 142 de 2015. Le point clé est qu'une fois la demande examinée et décidée, la détention doit cesser. Elle est strictement liée à la procédure administrative et prend fin avec sa définition. Ce principe garantit que la privation de liberté personnelle ne se prolonge pas au-delà du strict nécessaire, conformément à l'art. 13 de la Constitution et à la Directive 2013/33/UE.
Les retombées pratiques sont significatives pour la sécurité juridique. La décision souligne :
Cette approche renforce la protection du droit à la liberté personnelle, empêchant les prolongations injustifiées et garantissant que la privation de liberté est proportionnée et limitée, comme l'exige la jurisprudence de la CEDH.
L'arrêt n° 17508 de 2025 de la Cassation est un élément fondamental de la réglementation sur l'immigration et l'asile. Il fournit une interprétation faisant autorité sur la durée de la détention administrative pour les demandeurs de protection internationale, en soulignant sa fonctionnalité à la définition de la procédure. Ce principe renforce les garanties pour les personnes étrangères, en assurant que leur liberté n'est pas restreinte au-delà des limites imposées par la loi, la Constitution et le droit international.