Le récent arrêt n° 37474 du 20 septembre 2024, rendu par la Cour de cassation, aborde une thématique de grande importance dans le domaine du droit pénal, en particulier concernant la qualification du délit d'escroquerie. La Cour a établi qu'un acte de disposition patrimoniale, nécessaire pour constituer le délit d'escroquerie, ne doit pas nécessairement être un acte juridique au sens strict. Cette clarification a le potentiel d'influencer considérablement l'évaluation de situations impliquant des comportements illicites dans le domaine économique.
L'arrêt se fonde sur l'article 640 du Code pénal, qui définit le délit d'escroquerie. Selon la Cour, pour que l'on puisse parler d'escroquerie, il suffit que l'acte de disposition patrimoniale de la victime se traduise par un comportement apte à provoquer un préjudice. Cet aspect est particulièrement important compte tenu que, dans la situation examinée, la victime avait fourni à l'accusé des documents d'identité et signé des formulaires, utilisés par la suite pour activer un financement sans son consentement.
Élément objectif - Acte de disposition patrimoniale - Notion - Cas d'espèce. Aux fins de la qualification du délit d'escroquerie, l'acte de disposition patrimoniale de la victime ne doit pas nécessairement constituer un acte négociable ou juridique au sens strict, il suffit qu'il se traduise par un comportement largement apte à produire un préjudice. (Cas d'espèce où la personne lésée, au cours des négociations précontractuelles, avait remis à l'accusé une copie de ses documents d'identité, ainsi que signé certains formulaires d'adhésion, utilisés par la suite pour l'activation d'un financement bancaire à son encontre sans son consentement).
Cet arrêt met donc en lumière certains points clés :
La Cour, par cette décision, suit une ligne jurisprudentielle visant à protéger les victimes d'escroquerie, en élargissant les horizons interprétatifs et en réduisant les possibilités d'impunité pour les contrevenants. Les maximes précédentes, comme celles enregistrées dans les affaires n° 17092 de 2022 et n° 28957 de 2020, confirment cette tendance.
L'arrêt n° 37474 de 2024 souligne comment la jurisprudence s'adapte aux nouvelles formes d'escroquerie qui peuvent se manifester dans la société contemporaine. La définition de l'acte de disposition patrimoniale est élargie, permettant une plus grande protection pour les victimes et une réponse plus efficace de la part du système juridique. Il est fondamental que les personnes soient conscientes des risques liés au partage d'informations personnelles et de la manière dont celles-ci peuvent être exploitées par des malintentionnés.