L'arrêt du 17 février 2021 de la Cour de cassation, n° 4222, offre une analyse importante sur la problématique du déplacement international d'enfants, abordant des questions cruciales concernant l'intérêt supérieur de l'enfant et la définition de la "résidence habituelle". Ce cas spécifique implique C. R., le père d'une mineure, C. G. E., qui avait déposé une demande de retour de sa fille en Espagne, après que la mère, I. V., l'eut emmenée en Italie. La Cour a réaffirmé les principes établis par la Convention de La Haye de 1980 et le Règlement CE 2201/2003.
Le Tribunal pour enfants du Piémont avait déjà rejeté la demande de restitution de la mineure, motivant sa décision par l'évaluation du contexte dans lequel se trouvait l'enfant. En particulier, le Tribunal avait souligné le manque d'emploi et de logement de la mère en Espagne, face à un lien familial et professionnel solide en Italie.
La réglementation sur le déplacement international vise à protéger l'enfant contre les effets néfastes de son transfert illicite ou de son non-retour dans le lieu où il mène sa vie quotidienne habituelle.
L'arrêt réaffirme que le juge ne doit pas seulement considérer le bien-être immédiat de l'enfant, mais aussi son intégration dans le nouvel environnement. La Cour a précisé que, dans le cas où la mineure a déjà établi des liens affectifs et sociaux en Italie, il est essentiel de prendre en compte ces facteurs dans la décision finale.
En particulier, la Cour a soutenu que le retour éventuel de la mineure en Espagne ne doit pas être ordonné s'il existe un risque fondé de dangers pour sa sécurité et son bien-être. Ce principe est consacré par l'art. 13 de la Convention de La Haye, qui stipule que le retour ne peut être ordonné s'il existe des motifs susceptibles d'exposer l'enfant à des situations intolérables.
En conclusion, l'ordonnance n° 4222 de 2021 de la Cour de cassation représente un point de référence significatif dans la jurisprudence italienne concernant le déplacement international d'enfants. Elle réaffirme l'importance d'évaluer l'intérêt supérieur de l'enfant, en tenant compte de sa résidence habituelle et des conditions dans lesquelles il vit. La décision de ne pas admettre le recours du père est soutenue par une motivation solide qui place au centre la protection et le bien-être de la mineure. Le cas offre des pistes utiles pour le débat juridique et pour la pratique des professionnels du droit qui s'occupent de questions de famille et de droit des mineurs.