La récente ordonnance de la Cour de cassation, n. 18485 du 8 juillet 2024, offre des éclaircissements importants concernant la médiation obligatoire, une procédure qui a pris une place centrale dans le paysage juridique italien. L'arrêt aborde la question de la condition de recevabilité de la médiation, établissant que cette condition est considérée comme remplie lorsque l'une ou les deux parties se déclarent indisponibles à poursuivre au terme de la première rencontre avec le médiateur.
Le décret législatif n. 28 de 2010 a introduit en Italie la médiation obligatoire pour certaines catégories de litiges, comme indiqué à l'article 5, paragraphe 1-bis. Cet instrument vise à promouvoir la résolution extrajudiciaire des litiges, à alléger la charge des tribunaux et à encourager les parties à trouver un accord. Cependant, pour engager une action en justice, il est essentiel que les parties démontrent avoir effectué la tentative de médiation.
Procédure de médiation obligatoire ex décret législatif n. 28 de 2010 - Condition de recevabilité - Réalisation - Conditions - Cas d'espèce. La condition de recevabilité de la médiation obligatoire, prévue par le décret législatif n. 28 de 2010 pour les litiges dans les matières indiquées par l'article 5, paragraphe 1-bis, du même décret (tel qu'introduit par le décret-loi n. 69 de 2013, converti, avec modifications, en loi n. 98 de 2013), est réalisée lorsque l'une ou les deux parties communiquent, au terme de la première rencontre devant le médiateur, leur indisponibilité à aller plus loin. (Dans le cas d'espèce, la Cour de cassation a confirmé l'arrêt attaqué qui avait rejeté l'exception d'irrecevabilité pour défaut d'accomplissement de la médiation au motif qu'après l'invitation du médiateur à s'exprimer sur la possibilité d'engager la procédure de médiation, les parties ne s'étaient pas attardées sur des aspects procéduraux ou formels mais étaient entrées dans le fond du litige, exposant leurs positions respectives).
La Cour a confirmé la décision de la Cour d'appel de Salerne, qui avait rejeté l'exception d'irrecevabilité pour défaut d'accomplissement de la médiation, soulignant que les parties, bien qu'elles n'aient pas formellement complété la procédure, s'étaient confrontées directement sur le fond de la question. Cet aspect est crucial, car il met en évidence comment le dialogue entre les parties, même en l'absence d'accord, peut constituer une étape significative dans le processus de médiation.
En résumé, l'ordonnance n. 18485 de 2024 représente un pas en avant important dans la compréhension et l'application de la médiation obligatoire en Italie. Elle clarifie que l'indisponibilité des parties à poursuivre au-delà de la première rencontre est suffisante pour satisfaire les conditions de recevabilité, permettant ainsi d'éviter des formalismes excessifs qui pourraient entraver la résolution des litiges. Cette orientation jurisprudentielle invite les parties à se concentrer sur la substance du conflit plutôt que sur les technicités procédurales, favorisant une approche plus collaborative et moins conflictuelle dans la résolution des litiges.