La récente ordonnance n° 10571 du 18 avril 2024, rendue par la Cour de cassation, offre une réflexion importante sur les contrats à durée déterminée dans le secteur public. En particulier, l'arrêt précise que dans la fonction publique contractuelle, la succession de contrats à durée déterminée ne peut dépasser la limite de trente-six mois, sous peine de considérer la répétition comme abusive. Ce principe est fondamental pour la protection des droits des travailleurs et pour garantir la stabilité du marché du travail public.
L'affaire en question a opposé R. (S. A.) et M. (V. S.) concernant la légitimité des contrats à durée déterminée. La Cour d'appel de Trieste, par sa décision du 6 décembre 2018, avait déjà établi que la répétition des contrats au-delà de la limite fixée par la réglementation devait être considérée comme abusive, indépendamment du fait que les embauches aient eu lieu via des concours publics distincts.
En général. Dans la fonction publique contractuelle, en cas de succession de contrats à durée déterminée, la limite de trente-six mois de durée totale s'applique, au-delà de laquelle la répétition est considérée comme abusive, peu importe que l'embauche à durée déterminée ait eu lieu, de temps à autre, à l'issue de concours publics distincts.
Cette maxime souligne clairement l'intention du législateur de limiter l'usage des contrats à durée déterminée, afin d'éviter qu'ils ne deviennent la norme, plutôt que l'exception. La norme de référence est le Décret Législatif n° 368 de 2001, qui à l'article 5 paragraphe 4 établit justement la limite des trente-six mois. Cette disposition est à la fois un moyen de dissuasion pour les administrations publiques et une protection pour les travailleurs, évitant les situations de précarité prolongée.
Les implications de cet arrêt sont multiples et concernent tant les administrations publiques que les travailleurs. Parmi les principales conséquences, on peut citer :
Dans un contexte européen, le respect de ces limites est en ligne avec les directives communautaires qui visent à garantir des conditions de travail équitables et la protection des droits des travailleurs. L'arrêt n° 10571 de 2024 s'inscrit donc dans un cadre plus large de protection du travail, non seulement au niveau national, mais aussi européen.
L'arrêt n° 10571 de 2024 représente un pas en avant important dans la réglementation des contrats à durée déterminée dans la fonction publique. Il confirme la nécessité de respecter la limite de trente-six mois, favorisant une plus grande stabilité pour les travailleurs et une gestion plus responsable de la part des administrations. Il est fondamental que les juristes et les professionnels du secteur juridique continuent de suivre l'évolution de ces réglementations pour garantir une application correcte et la protection des droits des travailleurs dans le contexte public.