L'arrêt n° 10833 du 22 avril 2024 de la Cour de cassation offre d'importantes clarifications concernant la responsabilité des consorzi di bonifica (syndicats de bonification) en matière d'entretien des cours d'eau. Cette décision s'inscrit dans un contexte de préoccupation croissante pour les questions environnementales et la gestion des ressources hydriques, thèmes de grande importance tant pour les citoyens que pour les institutions.
Dans le cas présent, un propriétaire d'un fonds riverain a intenté une action en réparation de dommages contre le consorzio di bonifica, invoquant le défaut de nettoyage des berges et du lit d'un cours d'eau. La Cour de cassation, confirmant la décision de la Cour d'appel de Rome, a rejeté la demande, fondant son jugement sur des normes régionales spécifiques.
La Cour s'est référée aux articles 31 et 34 de la Loi Régionale du Latium n° 53 de 1998, qui régissent l'obligation d'entretien et la responsabilité des consorzi di bonifica. Il est important de noter que cette obligation ne s'applique qu'aux cours d'eau domaniaux, c'est-à-dire ceux confiés aux consorzi par les provinces et identifiés par une délibération de la Junte régionale.
L'obligation d'entretien et la responsabilité corrélative des consorzi di bonifica, conformément à la combinaison des articles 31, alinéas 1 et 2, et 34, alinéa 1, de la loi régionale du Latium n° 53 de 1998, ne concernent que les cours d'eau domaniaux (suite à leur attribution aux consorzi par les provinces) identifiés par délibération de la Junte régionale du Latium. (En application de ce principe, la Cour de cassation a confirmé l'arrêt de la cour d'appel qui avait rejeté la demande de réparation des dommages résultant du défaut de nettoyage des berges et du lit d'un cours d'eau, intentée par le propriétaire d'un fonds riverain à l'encontre du consorzio territorialement compétent, en constatant qu'aucune des normes susmentionnées n'indiquait d'obligations spécifiques d'entretien des cours d'eau).
L'arrêt commenté précise que, pour pouvoir attribuer une responsabilité au consorzio di bonifica, il est nécessaire que les normes régionales prévues établissent explicitement les devoirs d'entretien. En l'absence d'une telle disposition, comme dans le cas spécifique, aucune responsabilité ne peut être engagée pour les dommages résultant du défaut d'entretien. Ce principe est fondamental pour comprendre les limites de l'action des consorzi et leur responsabilité envers les citoyens.
L'arrêt n° 10833 de 2024 représente un précédent important en matière de responsabilité des consorzi di bonifica. Il souligne l'importance d'une définition normative claire concernant les obligations d'entretien, en mettant en évidence comment l'absence de telles indications peut exclure la responsabilité légale. Dans un contexte où la gestion des ressources hydriques est cruciale, cette décision offre des pistes de réflexion pour une révision des réglementations existantes, afin de garantir une meilleure protection contre les événements dommageables liés au mauvais entretien des cours d'eau.