Le récent arrêt n° 50299, déposé le 18 décembre 2023, offre une réflexion importante sur le délit d'omission de communication des variations patrimoniales, prévu par les articles 30 et 31 de la loi n° 646 de 1982. La Cour de cassation, présidée par A. Gentili et dont le rapporteur est A. Scarcella, a annulé sans renvoi la décision de la Cour d'appel de Venise du 27 octobre 2022, soulignant la nécessité d'une évaluation approfondie de l'offensivité de la conduite omissive.
La loi n° 646 de 1982, qui régit les délits contre l'ordre public, introduit des mesures pénales à l'encontre de ceux qui omettent de communiquer des variations patrimoniales, dans le but de protéger des biens juridiques fondamentaux. Ces normes s'inscrivent dans un contexte beaucoup plus large de lutte contre le crime organisé et l'évasion fiscale.
L'arrêt en question réaffirme un principe fondamental : le juge ne peut pas se limiter à reconnaître l'offensivité abstraite de la conduite, mais doit également constater si, en l'espèce, celle-ci est susceptible de mettre en péril le bien juridique protégé. Cette approche vise à garantir une justice plus équitable et proportionnée, en évitant des sanctions pour des conduites non réellement dangereuses.
Délit d'omission de communication des variations patrimoniales, visé aux articles 30 et 31 de la loi n° 646 de 1982 – Obligation du juge de vérifier les indices historiques de la configuration du dol – Existence – Vérification de l'offensivité en l'espèce – Nécessité – Raisons. Aux fins de l'affirmation de la responsabilité pénale concernant le délit d'omission de communication des variations patrimoniales, visé aux articles 30 et 31 de la loi du 13 septembre 1982, n° 646, le juge, après avoir reconnu l'offensivité « en théorie » de la conduite omissive, est tenu de vérifier les indices de la configuration du dol et de constater, en outre, l'offensivité « en l'espèce », devant vérifier, en raison de la « ratio » de la norme incriminatrice, si une telle conduite est ou non inadaptée à mettre en péril le bien juridique protégé, en excluant sa punissabilité en cas d'inoffensivité constatée.
Cette maxime résume efficacement le cœur de la décision de la Cour. L'obligation du juge de vérifier les indices du dol et l'offensivité concrète de la conduite se pose comme un rempart contre des applications punitives excessives et injustifiées.
En conclusion, l'arrêt n° 50299 de 2023 représente une avancée importante dans la jurisprudence italienne en matière de droit pénal. L'approche de la Cour de cassation, qui place au centre la vérification de l'offensivité en l'espèce, invite à une réflexion approfondie sur les responsabilités pénales liées aux conduites d'omission de communication. Cette orientation pourrait avoir un impact significatif sur les futures décisions judiciaires, en promouvant un système pénal plus juste et proportionné.