Le récent arrêt n° 11495 de 2024, rendu par la Cour de Cassation, offre des pistes de réflexion significatives concernant la révocation de la sentence de faillite et le rôle de la renonciation par le seul créancier demandeur. Cet arrêt, en particulier, souligne l'importance des modalités d'expression de la renonciation et de ses conséquences sur la légitimité du créancier.
La Cour a analysé une situation dans laquelle le seul créancier demandant la faillite a renoncé à sa demande, en mettant l'accent sur la nécessité de distinguer deux types de renonciation : celle due au paiement de la créance et celle non accompagnée de l'extinction de l'obligation. Cet aspect est crucial car il détermine si la renonciation peut affecter la légitimité du créancier demandeur.
Arrêt déclaratif de faillite - Jugement de réclamation - Renonciation du seul créancier demandeur - Conséquences - Révocation de la faillite - Conditions - Cas d'espèce. En matière de révocation de l'arrêt de faillite, si le seul créancier demandeur renonce à sa demande, il faut distinguer la renonciation due au paiement de la créance de celle non accompagnée de l'extinction de l'obligation : dans ce second cas, la renonciation, en tant qu'acte de nature purement procédurale adressé, au même titre que la demande initiale, au juge, qui doit en tenir compte aux fins de la décision, est impropre à entraîner la révocation de l'arrêt de faillite, si elle n'est produite qu'en phase de réclamation ; au contraire, la renonciation consécutive à l'extinction de l'obligation fait disparaître la légitimité du créancier demandeur au moment de la déclaration de faillite si le paiement est intervenu antérieurement à celle-ci, par acte de date certaine au sens de l'art. 2704 du code civil. (Dans l'espèce, la S.C. a confirmé la décision attaquée qui avait rejeté la réclamation du débiteur, excluant qu'une transaction contenant un accollo libératoire, dépourvue de date certaine, produite devant le juge d'appel, puisse affecter la légitimité du créancier demandeur en invalidant l'arrêt d'ouverture de la procédure collective).
Les conséquences de cet arrêt sont significatives pour les professionnels du droit et les parties impliquées dans des procédures de faillite. En particulier, il est fondamental de considérer :
L'arrêt n° 11495 de 2024 représente un éclaircissement important en matière de procédures collectives et de révocation de la faillite. Il met en évidence la nécessité d'une gestion correcte de la renonciation par les créanciers, ainsi que l'importance de documenter adéquatement leurs positions. Cette orientation jurisprudentielle contribuera à clarifier des aspects critiques du droit de la faillite, en promouvant une plus grande certitude dans les procédures et une meilleure protection des droits des parties impliquées.