La récente ordonnance n° 11245 du 26 avril 2024, rendue par la Cour de cassation, a apporté des éclaircissements significatifs concernant la gestion des décisions de transfert adoptées par l'Unité Dublin dans le contexte de la protection internationale. Cette décision est particulièrement pertinente pour les demandeurs d'asile, car elle aborde la question de la suspension automatique du délai de transfert en cas de recours contre les décisions.
L'arrêt s'inscrit dans un cadre réglementaire complexe, comprenant le décret législatif n° 25 de 2008 et le règlement UE n° 604 de 2013. En particulier, l'article 3-octies du décret législatif établit les modalités de recours contre les décisions de transfert, tandis que l'article 29 du règlement européen régit le délai de transfert lui-même. La Cour a souligné que, dès qu'une demande de suspension est présentée, le délai de transfert est automatiquement suspendu.
CONDITION DE LA PROTECTION internationale - Décisions de transfert adoptées par l'Unité Dublin - Recours - Suspension automatique du délai de transfert - Durée - Critères. En matière de recours contre les décisions de transfert adoptées par l'autorité de l'Unité Dublin auprès du tribunal siège de la section spécialisée en matière d'immigration, de protection internationale et de libre circulation des citoyens de l'Union, l'article 3-octies du décret législatif n° 25 de 2008, tel que modifié par le décret-loi n° 13 de 2017, converti avec modifications par la loi n° 46 de 2017, doit être interprété en ce sens que le délai de transfert, prévu par l'article 29 du règlement UE n° 604 de 2013, suspendu automatiquement du fait de la présentation de la demande de suspension des effets de la décision de transfert, en application de l'autre « règle cardinale » du droit de demeurer sur le territoire pour l'examen du recours, court, et donc recommence à courir, à compter de la communication de la décision de rejet, de manière définitive et non provisoire ou urgente, de la même demande de suspension ou, en cas d'accueil de la suspension, à compter de la communication de l'ordonnance par laquelle le recours est rejeté.
La Cour a précisé que le délai de transfert ne recommence à courir qu'une fois que la décision de rejet de la demande de suspension, de manière définitive, a été communiquée. Cet aspect est crucial, car il garantit aux demandeurs d'asile le droit de rester sur le territoire italien pendant l'examen de leur recours.
Cet arrêt a des implications pratiques importantes pour les demandeurs d'asile et les professionnels du droit. En particulier, il permet de :
En résumé, l'ordonnance n° 11245 de 2024 représente un pas en avant dans le renforcement de la protection des droits des demandeurs d'asile et dans la garantie d'une procédure équitable et transparente.
La décision de la Cour de cassation ne se contente pas de clarifier l'application des règles relatives au transfert des demandeurs d'asile, elle souligne également l'importance de garantir un équilibre entre les exigences de sécurité nationale et la protection des droits fondamentaux. La décision offre un guide précieux aux professionnels du secteur et aux demandeurs d'asile, soulignant l'importance d'une approche juridique qui respecte les principes de justice et d'humanité.