L'arrêt n° 23341 du 29 août 2024, rendu par la Cour de cassation, aborde une question d'une importance fondamentale concernant la dissolution des sociétés de capitaux et les responsabilités qui en découlent pour les associés. Cette ordonnance, qui concerne une affaire de radiation du registre des entreprises, offre des perspectives significatives pour comprendre comment les normes en vigueur s'appliquent en matière de responsabilité fiscale et de dettes sociales.
Selon la Cour, la dissolution de la société de capitaux, par sa radiation du registre des entreprises, s'analyse comme un phénomène successoral sui generis. Cela implique que les associés de la société dissoute peuvent être appelés à répondre des dettes sociales, y compris des sanctions fiscales, mais seulement dans la limite de ce qu'ils ont perçu lors de la liquidation.
En particulier, la maxime de l'arrêt se lit comme suit :
En général. La dissolution de la société de capitaux, par sa radiation du registre des entreprises, constitue un phénomène successoral sui generis, lié au régime de responsabilité des associés pour les dettes sociales, avec pour conséquence que les associés successeurs répondent également du paiement des sanctions fiscales, mais dans la limite de ce qu'ils ont perçu lors de la liquidation, conformément à l'art. 2495 du Code civil, faute de quoi la ratio sous-jacente à l'art. 7 du décret-loi n° 269 de 2003, converti avec modifications par la loi n° 326 de 2003, qui vise à éviter la répercussion des effets de la sanction sur un sujet autre que celui qui bénéficie, en fait, de la violation de la norme fiscale, serait vaine.
Cette interprétation de la Cour de cassation a plusieurs implications pratiques pour les associés de sociétés dissoutes. Parmi celles-ci, il est important de souligner :
En conclusion, l'arrêt n° 23341 de 2024 représente une avancée importante dans la compréhension des responsabilités des associés en cas de dissolution des sociétés de capitaux. La Cour de cassation, en clarifiant le phénomène successoral et la responsabilité limitée des associés, offre un cadre normatif qui peut guider les décisions futures en matière de gestion des sociétés et de leurs dettes. Il est essentiel que les associés et les avocats soient conscients de ces dynamiques pour mieux relever les défis juridiques liés à la radiation des sociétés.