L'arrêt n° 16012 du 14 mars 2023 de la Cour de cassation représente un point de référence important dans le domaine du droit pénal, en particulier en ce qui concerne le délit de blanchiment. Cette décision clarifie certains aspects fondamentaux concernant la constatation de la provenance illicite de sommes d'argent, ainsi que les exigences nécessaires pour constituer le délit de blanchiment.
L'affaire en question concerne l'accusé R. S., trouvé en possession d'une somme considérable d'argent liquide, plus d'un million et demi d'euros, dissimulée à l'intérieur d'un véhicule aux côtés de substances stupéfiantes. La Cour d'appel de Naples avait précédemment rejeté les demandes de la défense, affirmant qu'il n'était pas nécessaire de prouver l'existence du délit sous-jacent pour constituer le délit de blanchiment.
Blanchiment - Délit sous-jacent - Constatation judiciaire - Nécessité - Exclusion - Cas d'espèce. Constitue le délit de blanchiment la conduite apte à entraver l'identification de la provenance délictueuse d'une somme d'argent importante, lorsque, compte tenu du lieu et des modalités de dissimulation, sa provenance illicite peut être considérée comme certaine, sans qu'il soit nécessaire, à cette fin, de constater judiciairement la commission du délit sous-jacent, sa typologie exacte et ses auteurs, étant donné que le juge peut en affirmer l'existence par des preuves logiques. (Cas d'espèce relatif à la découverte de la somme de plus d'un million et demi d'euros en espèces, dissimulée, avec une substance stupéfiante, à l'intérieur d'un véhicule à la disposition de l'accusé, déjà condamné pour des faits similaires, qui n'avait pas su en indiquer la provenance).
Cette maxime souligne que, pour constituer le délit de blanchiment, il suffit de démontrer que la conduite de l'accusé a entravé l'identification de la provenance illicite des fonds. Une preuve judiciaire directe du délit sous-jacent n'est pas requise ; la certitude de la provenance illicite basée sur des indices et des preuves logiques est suffisante.
Les implications de cet arrêt sont significatives pour la pratique judiciaire et pour les avocats qui s'occupent de droit pénal. En effet, la décision de la Cour de cassation établit un principe clair : dans le cas de blanchiment, l'absence d'une constatation judiciaire spécifique concernant le délit sous-jacent n'empêche pas la constitution du délit. Cette approche permet aux enquêteurs de se baser sur des indices concrets, tels que les modalités de dissimulation et la présence d'antécédents judiciaires, pour prouver la provenance illicite des sommes.
En conclusion, l'arrêt n° 16012 de 2023 offre une clarification importante dans le domaine du blanchiment, en établissant que la constatation de la provenance illicite peut avoir lieu même sans une constatation judiciaire formelle du délit sous-jacent. Cela représente un pas en avant dans la lutte contre la criminalité financière, permettant une plus grande flexibilité dans l'application de la loi tout en garantissant la protection des droits des individus impliqués.