Le thème de l'exécution forcée à l'encontre des collectivités locales revêt une importance croissante dans le paysage juridique italien. L'ordonnance n. 16576 du 13 juin 2024 de la Cour de cassation offre d'importants éclaircissements concernant les droits et devoirs des tiers impliqués dans des saisies de sommes. En particulier, l'arrêt se concentre sur la question de l'affectation des sommes et de l'obligation pour les tiers détenteurs de faire une déclaration négative.
La Cour s'est prononcée sur une affaire dans laquelle une saisie a été effectuée auprès d'un tiers autre que le trésorier d'une collectivité locale. La question centrale concernait l'obligation de ce tiers de faire une déclaration négative, face à des sommes sur lesquelles pesait une affectation. La Cour a statué que le tiers n'a pas cette obligation, car il n'est pas grevé d'obligations d'information nécessitant des évaluations factuelles et juridiques relatives à la relation de trésorerie.
En général. En matière d'exécution forcée à l'encontre d'une collectivité locale, en cas de saisie de sommes, sur lesquelles pèse une affectation, auprès d'un tiers autre que le trésorier, celui-ci n'a pas l'obligation de faire une déclaration négative car, bien qu'étant le détenteur et le débiteur de sommes dues à la collectivité, il ne peut être considéré comme grevé d'obligations d'information impliquant des évaluations factuelles et juridiques qui relèvent de la relation de trésorerie. (Dans le cas d'espèce, la Cour de cassation, cassant l'arrêt de la cour d'appel, a exclu la responsabilité indemnitaire de Poste Italiane s.p.a. pour avoir fait une déclaration positive conformément à l'art. 547 du code de procédure civile, bien que les sommes déposées auprès de l'établissement soient indisponibles conformément à l'art. 159, alinéa 2, du décret législatif n. 267 de 2000).
Cet arrêt a plusieurs implications pratiques. Premièrement, il clarifie que les tiers détenteurs de sommes destinées à des collectivités locales ne peuvent être tenus responsables pour des déclarations qui ne tiennent pas compte de l'affectation. Ceci est particulièrement pertinent pour les institutions financières et autres entités qui peuvent être amenées à gérer des fonds publics.
En conclusion, l'ordonnance n. 16576 de 2024 représente une étape significative dans la définition des droits et devoirs des tiers en cas de saisie de sommes destinées à des collectivités locales. Cette décision non seulement clarifie l'interprétation des normes en vigueur, mais offre également une plus grande protection aux tiers impliqués, réduisant le risque de responsabilité pour des erreurs dans la gestion des informations relatives aux affectations. Il est essentiel, pour tous les opérateurs du secteur, de rester informés de ces développements juridiques afin d'assurer une gestion correcte des obligations et des responsabilités liées à l'exécution forcée.