Dans le paysage du droit pénal italien, la "mise à l'épreuve" représente un institut d'une importance fondamentale, offrant une voie alternative au procès traditionnel et promouvant des parcours de rééducation et de réparation. Cependant, les implications d'un résultat positif de cette procédure sur les demandes de dommages et intérêts de la partie civile ont souvent suscité des interrogations. La Cour de cassation, avec l'arrêt n° 20171 de 2025 (déposé le 29/05/2025), a apporté une clarification essentielle, délimitant avec précision les limites de la condamnation civile en l'absence d'un examen au fond de l'accusation.
Introduite dans notre système juridique par la Loi n° 67 de 2014, la mise à l'épreuve (réglementée par les articles 464-bis et suivants du Code de procédure pénale) permet à l'accusé de demander la suspension du procès pour une période déterminée, pendant laquelle il doit accomplir des travaux d'utilité publique, des activités de volontariat, ou des parcours de réparation du préjudice causé, en plus de se soumettre à un programme de traitement. L'issue positive de ce parcours entraîne l'extinction du délit, évitant ainsi la prononciation d'une condamnation. Il s'agit d'un mécanisme visant la rééducation et la réinsertion sociale, tout en allégeant la charge judiciaire.
Le nœud crucial abordé par la Cour suprême dans l'affaire impliquant l'accusé F. Gambarotto, avec comme Président F. Casa et Rapporteur A. Centonze, concerne la possibilité de condamner l'accusé au paiement de dommages et intérêts et au remboursement des frais de justice en faveur de la partie civile, malgré l'extinction du délit pour le bon déroulement de la mise à l'épreuve. L'arrêt n° 20171/2025 a annulé en partie sans renvoi la décision du GIP du Tribunal de Padoue du 03/12/2024, établissant un principe clair et univoque.
La déclaration d'extinction du délit pour l'issue positive de la mise à l'épreuve, n'étant pas fondée sur un examen complet du fond de l'accusation, fait obstacle à la condamnation de l'accusé au paiement de dommages et intérêts et au remboursement des frais de justice supportés par la partie civile constituée.
Cette maxime est d'une importance capitale. La Cour souligne que l'extinction du délit suite à la mise à l'épreuve ne découle pas d'une analyse approfondie de la culpabilité ou de l'innocence de l'accusé. Il n'y a, en d'autres termes, pas d'"examen complet du fond de l'accusation". Cela signifie que le juge pénal, tout en déclarant le délit éteint, n'a pas établi avec la force du jugement pénal la responsabilité civile de l'accusé pour les faits reprochés. Par conséquent, il ne peut prononcer une condamnation au paiement de dommages et intérêts ni au remboursement des frais de justice en faveur de la partie civile. Ce principe se rattache à l'article 538 du Code de procédure pénale, qui prévoit la condamnation au paiement de dommages et intérêts uniquement en cas de jugement de condamnation pénale, présupposant donc un examen au fond qui fait défaut dans la mise à l'épreuve.
Cette décision ne laisse pas la partie civile sans protection. Elle signifie simplement que, dans ces circonstances, la partie lésée devra nécessairement saisir le juge civil pour obtenir la réparation des préjudices subis. Le procès pénal, dans ce contexte spécifique, ne peut servir de véhicule pour la condamnation civile, précisément parce que sa conclusion par mise à l'épreuve n'a pas résolu la question de la responsabilité au fond. L'article 129 du Code de procédure pénale, qui régit les formules de relaxe, soutient cette interprétation : l'extinction du délit est une cause de non-punissabilité qui n'équivaut pas à une acquittement au fond, lequel aurait en revanche des effets préclusifs également en matière civile. La décision de la Cassation s'aligne sur des précédents conformes (comme le n° 33277 de 2017) et renforce la distinction entre l'examen pénal et l'examen civil, protégeant la présomption d'innocence de l'accusé tant qu'il n'y a pas de preuve complète de responsabilité.
L'arrêt n° 20171 de 2025 de la Cour de cassation offre un phare de clarté sur un aspect délicat du droit de procédure pénale. Il réaffirme que l'issue positive de la mise à l'épreuve, tout en éteignant le délit, ne permet pas au juge pénal de se prononcer sur les questions civiles, précisément en raison de l'absence d'un examen complet du fond. Ce principe protège les garanties de défense de l'accusé et, en même temps, oriente correctement la partie civile vers la voie la plus appropriée – le juge civil – pour faire valoir ses demandes de réparation. Une décision fondamentale pour les professionnels du droit et pour toute personne impliquée dans des procédures pénales prévoyant l'institut de la mise à l'épreuve.