En droit pénal italien, la distinction entre fonctionnaire public et agent de service public est cruciale pour la qualification des délits contre l'Administration Publique. L'arrêt n° 20127 de 2025 de la Cour de Cassation offre un éclaircissement significatif sur cette qualification, en se concentrant sur le rôle des employés des établissements de santé affectés aux Centres Uniques de Réservation (CUP). Un cas qui invite à réfléchir aux frontières entre les activités purement exécutives et celles qui impliquent des pouvoirs décisionnels, essentiels pour attribuer une qualification juridique donnée.
Pour comprendre l'arrêt, rappelons les articles 357 et 358 du Code Pénal. Le premier définit le fonctionnaire public comme celui qui exerce des fonctions avec des pouvoirs d'autorité ou de certification. Le second décrit l'agent de service public comme celui qui fournit un service public sans ces pouvoirs, sans se limiter à une simple tâche d'ordre. La différence cruciale réside dans l'autonomie et la discrétion. La Cassation, par son arrêt du 30 avril 2025, a examiné le cas de C. P., employé CUP d'un établissement de santé, accusé d'un délit qui présupposait cette qualification. Sa tâche consistait à attester le paiement du "ticket". La Cour d'Appel avait condamné, mais la Cassation a annulé avec renvoi, soulevant des doutes sur l'application correcte des définitions normatives.
Ne revêt pas la qualification subjective d'agent de service public l'employé d'un établissement de santé public affecté au guichet CUP avec pour tâche d'attester le paiement du "ticket" par l'usager, sans que le fait qu'il soit tenu de documenter la manipulation d'argent public à des fins de vérification interne inhérente à la bonne exécution du contrat de travail ne soit pertinent. (Cas dans lequel la Cour a annulé la condamnation, renvoyant au juge de renvoi le soin de vérifier si le requérant accomplissait les tâches qui lui étaient confiées avec autonomie et discrétion, conditions qui seules sont susceptibles de qualifier l'activité comme non purement exécutive).
La Cassation affirme que la simple attestation du paiement du ticket, bien qu'impliquant la manipulation d'argent public, n'est pas suffisante pour conférer la qualification d'agent de service public. Le point décisif est l'absence d'autonomie et de discrétion. L'activité d'un opérateur CUP qui se limite à enregistrer un paiement et à délivrer un reçu, sans pouvoirs d'évaluation ou de décision ayant des effets juridiques externes, est considérée comme une tâche purement exécutive. Le renvoi sert à vérifier la présence effective de ces éléments qualifiants dans le cas spécifique.
L'arrêt réaffirme un principe établi : la distinction entre agent de service public et simple exécutant repose sur l'autonomie et la discrétion. Le contact avec l'argent public ne suffit pas à acquérir une qualification pénale aussi importante. Il est nécessaire que l'individu :